mardi 16 août 2011

Zebraman 2 de Takashi Miike

Zebraman 2 (Zeburâman: Zebura Shiti no gyakushû en VO) est un film japonais de science-fiction réalisé par Takashi Miike en 2010. Il est interprété par Shô Aikawa, Riisa Naka, Tsuyoshi Abe et Masahiro Inoue.



Les séries Super Sentai sont extrêmement importantes et populaires au japon. Que ce soit Kamen Rider ou Ultraman, les héros masqués défendant l'humanité avec acharnement ont bercé l'enfance de plusieurs générations. Dotés de scénarios simples, de personnages naïfs et d'une énorme dose de bons sentiments (amitié, courage, pardon, amour), ces séries semblent fasciner Miike. Pas étonnant donc, qu'en plus des films Zebraman et Yatterman, il ait réalisé quelques épisodes d'Ultraman Max.

Dire que j'attendais Zebraman 2 est un euphémisme. Le premier volet est tout simplement mon film de super-héros préféré (précisément parce que ce n'est pas un film de super-héros). Sorte de Visitor Q pour les gamins, Zebraman démarrait comme une comédie cynique sur la désagrégation des institutions. Shinichi est professeur : il est méprisés par ses élèves et trompé par sa femme. Sa fille, lycéenne, se prostitue. Des agressions se multiplient, mais la police est impuissante. Au milieu de ce quotidien sordide, Shinichi se déguise en Zebraman, un héros oublié d'une série déprogrammée. Et puis finalement le film dérapait vers une sorte d'épisode de Bioman... Et Shinichi sauvait le monde d'un invasion entra-terrestre.

Zebraman 2 démarre quelques semaines après la fin du premier opus. Shinichi est devenu une idole, harcelé par la presse et par des fans. Sa femme et ses enfants l'ont quitté et il n'est plus capable de se transformer en Zebraman... Et voilà qu'il se fait enlever par une sorte de savant fou.

Après un générique électrique et magistralement chorégraphié, qui se révèle en fait être un clip de Zebra Queen, une jeune star de l'electro J-pop déjantée, sensuelle et décadente. Shinichi se réveille en 2025, dans un japon futuriste. Là, sous l'influence d'un gouverneur adulé des foules, a été instauré le Zebra Time. A cinq heures pile, et pendant cinq minutes, tous ceux qui ont du pouvoir peuvent en abuser légalement. En guise d'illustration, la police tire sur des innocents, un chirurgien torture son patient et un préfet abuse de sa secrétaire (pour être plus exact, il lui casse les jambes)... Bienvenu dans Zebra City, le nouveau nom de Tokyo.

Amnésique et toujours incapable de se transformer en Zebraman, Shinichi va découvrir que Zebra Queen, l'idole vêtue de noire dont la musique sert de BO au film, n'est autre que son côté sombre, devenu une personne à part entière. Privé de son noir, et donc de ses rayures, il va essayer de comprendre son destin et de défendre les victimes du Zebra Time.

Avec toujours le même humour décalé, le même mélange étrange de genres et la même sincérité, Miike nous offre un nouveau chef-d'œuvre. Si vous êtes normalement constitué, vous avez 9 chances sur 10 de détester ce film. Mais si vous êtes le dixième homme, alors vous vous régalerez. Cette fois le budget est conséquent : il y a des scènes de destruction de Tokyo assez majestueuses, des pluies de balles et un bon casting, mais c'est surtout dans les costumes et les éclairages que ça se voit. Comme Crow Zero, Zebraman 2 tient du magazine de mode vestimentaire et du clip géant. Le soin est poussé très loin, puisqu'un single de Zebra Queen est sorti au Japon avant le film, accompagné de deux clips illustrant ses deux pistes (ils sont par ailleurs intégrés à la narration du film).

Mais là où Zebraman 2 brille vraiment, c'est pas ses quelques minutes surréalistes (Asano qui réprimande Zebra Queen pour avoir jeté une cigarette sur le sol, une centrifugeuse géante pour séparer le bien du mal, et la fameuse scène de "fusion").

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