Je ne parle sur ce blog que de séries Z, de films d'horreur et de cinéma complètement inclassable mais ça ne représente qu'une infime partie de ce que je regarde. Pour le cinéma sérieux il existe heureusement des milliers de journaux, de livres et de blogs traitant très bien le sujet. Ça ne sert à rien d'écrire un article pour dire qu'il faut voir un chef-d'œuvre comme Les visiteurs du soir puisque tout les cinéphiles connaissent déjà.
Il existe cependant un cinéma mélodramatique hollywoodien sous-estimé. De par son exagération son lyrisme et son mysticisme il à sa place ici. C'est le cinéma de Frank Borzage, un réalisateur dont le gros de la filmographie à été tourné entre 1920 à 1940. En 1927, il réalise une mélodrame intitulé L'heure suprême pour lequel j'ai une affection infinie. C'est de ce film que je vais vous parler.
C'est l'histoire d'une jeune fille, Diane (Janet Gaynor dans un rôle qui lui vaudra un Oscar), maltraitée par sa sœur Nana (cette dernière la fouette même littéralement). Poursuivie dans les rues d'un Montmartre symbolique (parisiens, passez votre chemin) par Nana, elle rencontre Chico (Charles Farrell, également oscarié pour ce film) qui la sauve. Simple balayeur il se révèle d'une grandeur d'âme peu commune et la prends sous sa protection. Les deux amoureux coulent des jours heureux dans leur mansarde au septième étage (d'où le titre original, Seventh Heaven). Mais c'est la mobilisation de 14 et Chico doit partir au front. Les il convient alors avec sa bienaimée d'un rendez-vous mental, tous les jours, à 11 heures (l'heure de leur rencontre).
Le film est une merveille esthétique, mais ce qui est le plus intéressant dans cette bijoux du cinéma muet, c'est sa dimension mystique. Ainsi, on retrouve dans L'heure suprême un mariage purement symbolique entre les deux héros (pas de témoins ni de prêtres, mais un échange de serment en face à face), une des caractéristiques récurrentes du cinéma de Borzage. Il y a aussi une obsession mystique pour la question de la foi (Diane est croyante alors que Chico est athée), et une dimension surnaturelle d'un lyrisme exacerbé. Car lors de leurs rendez-vous mentaux, les deux amoureux sont en contact télépathique, contact uniquement suggéré par une mise en scène brillante...
C'est larmoyant, bourré de symboles et contrasté à l'infini (horreur des tranchées, mansarde paradisiaque, égouts obscurs, usine d'obus déshumanisante).
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