Pour ceux qui ne connaissent pas Teinosuke Kinugasa, il a eu le Grand Prix en 1954 au festival de Cannes. C'était pour le film La porte de l'enfer qui constitue un sommet esthétique incontournable. Avant d'obtenir une célébrité internationale avec son prix, Kinugasa s'était déjà démarqué avec Une page folle, un film noir et blanc et muet sorti en 1926.
A moitié surréaliste, et très inspiré du cinéma expressionniste allemand, le film raconte l'histoire d'un homme dont la femme, folle, est internée dans un asile psychiatrique. Lui rendant visite régulièrement, il trouve un travail sur place affin de rester au près d'elle. Finalement il tente de la faire évader, mais cette dernière n'est pas en état de comprendre ce qu'il lui veut.
Le film est terriblement tragique, notamment par l'alternance entre la vision du mari et la perception déformée et surréaliste du monde de la femme. Les efforts de l'homme pour essayer encore de communiquer avec son épouse sont poignants. Il n'y a pas un seul intertitre dans tout le film, ce qui rend l'histoire assez difficile à suivre mais renforce l'impression d'incommunication.
Il n'existe plus qu'une copie du film (qui fut longtemps considéré comme perdu). L'American Film Institute a bien voulu la prêter au ministère de la culture dans le cadre du premier Festival de l'histoire de l'art et c'est ainsi que j'ai pu le découvrir. Je ne sais pas comment vous ferez pour le visionner mais ça vaut le coup. En attendant, on trouve un extrait de quelques minutes sur Dailymotion (qui correspond d'ailleurs au tout début du film).
Deux ans avant Un chien andalou, le cinéma japonais prouvait qu'il pouvait produire des OVNIs cinématographiques surréalistes. Donc si vous aimez la culture nipponne, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
5 commentaires:
Coucou. J'ai parcouru ton blog rapidement, je trouve que tu écris vraiment bien. C'est dommage que tu n'écrives pas au sujet d'autres genres de films !
Into the wild, Lovely Bones, Thelma et Louise... Ce genre de choses variées, ces classiques ! T'es pas porté là dessus ?
Julie.
Je passe souvent voir si tu m'as répondu. Ce n'est pas la réponse que tu pourrais me donner qui compte tant que ça, mais le fait que j'aurais aimé discuter avec toi. C'est tant pis alors. Enfin, je passerai quand même encore de temps en temps, pour lire un nouvel article, ou même y trouver une réponse à mes commentaires !
Bonjour,
Désolé pour le délais de ma réponse. Je n'entretient presque plus ce blog, et j'y passe assez rarement.
J'aime beaucoup de films, et pas seulement les bizarreries décrites ici. Seulement, il y a des tas d'auteures très talentueux qui écrivent sur les films sérieux, alors que le cinéma dont je parle est assez sous-représenté sur internet.
Bref, pour avoir une bonne critique de Lovely Bones ou de Thelma et Louise, les sites ne maquent pas.
Par contre je vais écrire sur Into the wild. Ca fait longtemps que je veux en parler.
D'accord, je sais que je peux trouver de bonnes critiques ailleurs, mais je voulais juste savoir si ce genre de films t'intéressait, même si tu n'en parles pas forcément ! Enfin, si tu fais un article sur Into the wild, ça me suffit amplement... Pressée de lire ton avis.
le lien pour le film une page folle en entier :
http://www.dailymotion.com/video/xqajix_une-page-folle-kurutta-ippeji-teinosuke-kinugasa-1926_shortfilms
Enregistrer un commentaire