jeudi 28 février 2008

Galaxy Quest de Dean Parisot

Galaxy Quest est une comédie américain réalisé par Dean Parisot en 1999 à partir d'un scénario de David Howard. Elle est interprétée par Tim Allen, Sigourney Weaver, Alan Rickman, Tony Shalhoub et Enrico Colantoni.



Mathesar et ses compagnons sont les derniers survivants d'une race extraterrestres très pacifique. N'ayant aucune idée de ce que peuvent être la tromperie, l'escroquerie et le mensonge, ils captent une émision télévisée terrestre : Galaxy Quest, une série de science fiction à la Star Trek. Persuadés d'être tombés sur des documents historiques, nos aliens, trop honnêtes pour comprendre le concept de comédien, viennent chercher les acteurs de la série en question pour solliciter leur aide dans leur combat contre l'infâme Sarris. Seulement les personnages de Galaxy Quest dans la vraie vie n'ont rien de héros. Au chômage et se disputant sans cesse, ils sont plus habitués à signer des autographes dans des conventions miteuses qu'à sauver l'univers.

L'humour de Galaxy Quest repose sur le comique de situation et sur un ensemble impressionant de références. Entres les armes des méchants calquées sur celles du Cinquième élément, les cleins d'oeuils à The Day the Earth Stood Still et la trame principale reprise à Mille et une pattes, les amateurs auront beaucoup à se mettre sous la dent. Mais la vrai force de Galaxy Quest réside dans ses personnages. Et sur ce point le casting est brillant avec notament un capitaine Jason Nesmith interprété par un Tim Allen très en convaincant. Alan Rickman est grandiose en clone de monsieur Spock dégoûté par l'aura tissé autour de sa personnalité monolithique. Rêvant de théâtre et rappelant à qui veut l'entendre son succès dans le rôle de Richard III, il brille par son éternelle mine renfrognée très proche de son incarnation de Severus Rogue dans la saga des Harry Potter. Enfin la présence de Sigourney Weaver, icônifiée dans Alien, ravira les vrais fans de science fiction, même si son personnage est ici très secondaire et est affublé d'une perruque blonde.

Loufoque à la base (il faut voir les acteurs s'entraîner à piloter leur vaisseaux en regardant leurs propres épisodes comme référence ou se faire guider par une bande de geeks fanboys sur divers questions techniques), Galaxy Quest est pourtant logique dans son déroulement. Une comédie hilarante, donc, qui plaira à tous les amateurs de science-fiction.

jeudi 14 février 2008

Dororo d'Akihiko Shiota

Dororo est un film japonais réalisé par Akihiko Shiota en 2007. Il est interprété par Satoshi Tsumabuki, Kou Shibasaki, Kiichi Nakai et Kumiko Aso.



Si vous aimez les coiffures improbables portées par les héros de Dragon Ball, Bleach et Naruto. Si pour vous un combat est une succession de prise de poses et de sauts fantastiques comme dans l'Azumi de Ryuhei Kitamura. Si les créatures étranges à la Yôkai daisensô vous fascinent. Si vous aimez les paysages de la Nouvelle-Zélande. Si les héros sombres, ténébreux et classieux au passé mystérieux sont vos préférés, alors Dororo est un film fait pour vous.

Blessé et vaincu, le général Kagemitsu Daigo cherche refuge dans un vieux temple. Là, quarante-huit démons pétrifiés lui proposent un marché : en échange de la vie de son fils il aura le pouvoir et la vengeance. Le général accepte et son fils, encore bébé, est partagé entre les démons. L'enfant est privé de tout ses organes et ce qui reste de son corps et jeté au fleuve. Mais un vieux scientifique le recueille et le soigne, lui fournissant des organes synthétiques de substitution. Maintenant devenu grand, Hyakkimaru doit vaincre les quarante-huit démons responsable de son état afin de récupérer ses organes. En chemin il sera rejoint par Dororo, une jeune voleuse élevée comme un garçon.

Adapté d'un manga d'Osamu Tezuka (auteur d'Astroboy, du Roi Léo et de Blackjack tout de même), Dororo est un film spectaculaire avec une intrigue presque shakespearienne, des combats dantesques et un bestiaire démoniaque varié. Les effets spéciaux, pas toujours adroits, sont généreux et origineaux, servant avec adresse une ambiance mi-médiévale mi-postapocalyptique. Satoshi Tsumabuki fait un Hyakkimaru convaincant : replié sur lui-même, obsédé par sa quête et aveugle (ses yeux sont des faux, tout comme sa bouche).

La réalisation n'est pas exceptionelle, mais la qualité du film réside ailleurs. L'oeuvre est d'une originalité étonnante, sans doute à cause de la participation du déjanté Masa Nakamura. Après tout qu'attendre du script de l'adaptation d'un manga déjà joliment givré par l'auteur des scénarios de Dead or Alive 2: Tôbôsha, The Bird People in China et du futur Sukiyaki Western Django ?

Dororo 2 et 3, toujours réalisé par Akihiko Shiota, devraient sortir respectivement en 2009 et 2010. Voilà des films que j'attends de pied ferme.

Dark Tales of Japan

Dark Tales of Japan (dont le titre japonais exact est Suiyô puremia: sekai saikyô J horâ SP Nihon no kowai yoru) est une compilation de cinq court métrages horrifiques, sortie en 2004. La réalisation est assurée par Yoshihiro Nakamura, Norio Tsuruta, Kôji Shiraishi, Takashi Shimizu et Masayuki Ochiai.



Le film de fantôme japonais (ou yurei eiga) est un genre qui se prête très bien au court métrage. Après tout, des oeuvres comme The Grudge ou Ju-rei sont avant tout des successions de petites scènes effrayantes reliées par un scénario très simple : la propagation virale d'un maléfice. Le concept de Dark Tales of Japan est donc alléchant pour les amateurs du genre.

Les cinq segments sont confiés à cinq réalisateurs différents, mais ce ne sont pas des inconnus et, si vous aimez le genre, vous aurez certainement vu un ou deux films de chacun d'entre eux.

Kôji Shiraishi, plus tard responsable de l'excellent Noroi et du moyen Ju-rei, nous offre un segment intitulé The Sacrifice (Ônamakubi). Une jeune femme retourne dans son foyer natal pour s'occuper de sa mère malade. Rapidement de vieux souvenirs liés à l'autel de la maison vont s'éveiller. Réellement intéressant d'un point de vue scénaristique et théologique, ce petit film est le seul de l'anthologie à émouvoir. Bien que n'étant pas une histoire de fantôme il se rattache au genre par sa réalisation, son montage et son ambiance.

Blonde Kwaidan (Kinpatsu Kaidan) est réalisé par Takashi Shimizu qui n'est plus à présenter (l'interminable saga des Ju-on et son adaptation américaine, The Grudge, un bon film sur Tomie, l'inclassable Marebito et quelques autres perles). Malheureusement ce segment est le plus faible de l'ensemble. Un cinéaste japonais venu aux États-Unis découvre sous son lit le spectre d'une blonde. C'est tout, mais les cheveux blonds restent origineaux pour un fantôme...

The Presentiment (Yokan) est réalisé par Masayuki Ochiai qui travaille actuellement sur le remake américain de Shutter. C'est l'histoire d'un homme qui vient de commettre un vol dans sa propre entreprise et se retrouve bloqué dans l'ascenseur pendant sa fuite. Le problème et qu'il n'est pas seul : un bande de spectres sont présents, apparemment pour assister à son décès. Avec un petit twist final et une conclusion introduisant le formidable et révulsant Kansen (un autre film du même réalisateur), Yokan devrait plaire à tous.

Norio Tsuruta, géniteur du film de fantôme le plus mélodramatique de tout les temps (Ringu 0: Bâsudei) et de Kakashi, un monument d'originalité adapté d'un manga de Junji Ito, réalise le meilleur segment de l'ensemble : Crevices (Sukima). Un homme, dans un appartement hanté, se défend d'une chose indicible à l'aide d'un rouleau de ruban adhésif. Vite, il faut boucher tout les interstices. Les interstices, les interstices ! Tellement simple et radical que ça en devient indispensable.

Reste le segment de Yoshihiro Nakamura, The Spiderwoman (Kumo-onna), tout simplement raté. Il faut dire que je ne suis pas arachnophobe. Et ce n'est pas ajouter des réacteurs à la bête qui va changer les choses.

Dans l'ensemble Dark Tales of Japan est un film de très bonne qualité. Tout les segments ne sont pas égaux mais leur variété est rafraîchissante.

Ju-rei de Kôji Shiraishi

Réalisé par Kôji Shiraishi en 2004, Ju-rei est un film japonais. Il est interprété par Eriko Kazuto, Mirai Ueno, Chinatsu Wakatsuki, Eriko Ichido et Miku Ueno.



Il ne devrait plus reste beaucoup de japonais quand on voit la dangerosité de leurs malédictions. Difficile de survivre entre la cassette virale de Ring, les coups de fils de Mimiko dans la saga de La mort en ligne et les suicides en séries d'origine paranormale de Suicide Manual. Mais au niveau de la prolifération c'est la malédiction de Ju-rei qui emporte la palme.

Le film est une énumération de scènes de frousses à la Ju-on: The Grudge. Reposant sur l'attente plutôt que sur le sang ou les spectres, ces scènes sont effrayantes mais peu novatrices. Au début on pense qu'il s'agit d'une sorte d'anthologie de courts métrages horrifiques (comme les Dark Tales of Japan ou les Tales of Terror From Tokyo and All Over Japan). Seulement il y a une unité artistique dans cette succession de morts tragiques. Puis c'est l'illumination : comme Irréversible de Gaspar Noé, Ju-rei est monté à l'envers. L'ordre des victimes et donc à inverser et le déroulement du film nous permet de remonter progressivement à l'origine du mal tout en constatant l'incroyable capacité de propagation de la malédiction. Hécatombe virale absolue, l'ombre maléfique qui s'étend dans toutes les directions tue par simple contact. Le lien entre les victimes est donc dévoilé progressivement, pendant que les morts se multiplient dans des sous-entendus adroits.

Malgré le budget microscopique dont il dispose, Kôji Shiraishi nous offre des images d'une qualité tout à fait remarquable. Ce n'est pas aussi beau qu'un yurei eiga de prestige comme sait en produire la Corée, mais les éclairages sont travaillés et évoquent le travail de Kiyoshi Kurosawa sur Kairo. Pour leur part, les effets sonores sont copiés sur l'oeuvre de Takashi Shimizu, principale source d'inspiration de Ju-rei...

Si vous avez fini la saga des Ju-on (6 films, tout de même) et que vous en redemandez, Ju-rei est un excellent choix. Sinon rabattez vous sur Noroi, un excellent film, également réalisé par Kôji Shiraishi.

mercredi 13 février 2008

Commentaires anonymes

Merci à tous ceux qui lisent ce blog.



Dans un élan de folie et d'optimisme j'ai décidé d'autoriser les commentaires anonymes. Je vais certainement devoir trier divers spams mais, vu le faible nombre de visites que j'ai sur ce blog, ça ne devrait pas être insurmontable.

Il est hors de question que je continue à faire perdre du temps aux utilisateurs qui ont la gentillesse de s'exprimer ici.

lundi 11 février 2008

John Rambo de Sylvester Stallone

John Rambo est un film américain réalisé par Sylvester Stallone en 2008. Il est interprété par Sylvester Stallone, Julie Benz, Matthew Marsden, Graham McTavish et Reynaldo Gallegos.



Commençons par la conclusion : si vous avez le cœur bien accroché et que vous pouvez regarder le vingt heure sans vomir, alors John Rambo est un film excellent. On dirait du cinéma bis à la Portés Disparus ou Slash le Découpeur tellement le film est généreux en fusillades musclées et en explosions. D'ailleurs, comme Commando Massacre et quelques autres perles du genre, John Rambo est tourné en Thaïlande.

Rambo s'est retiré dans le nord de la Thaïlande. Il capture des serpents pour arrondir ses fins de mois et ne veut plus avoir à faire la guerre. Mais il se laisse convaincre par Sarah Miller (Julie Benz) de la conduire, elle et une bande d'humanistes utopistes, vers un village en Birmanie. Peu après le village en question est génocidé et les missionnaires sont capturés. Du coup Rambo se met en rogne.

Contrairement aux productions citées dans le paragraphe d'introduction, la travail de réalisation effectué par Sylvester Stallone est soigné au possible. Les effets spéciaux sont impressionnants et le propos est réellement dur, voir nihiliste. Ainsi, la scène du massacre perpétré par les méchants militaires au début du film est insoutenable : un enfant est arraché des bras de sa mère et est lancé dans les flammes, une cinquantaines de villageois sont happés par des balles ou carbonisés au lance flamme sans même pouvoir se défendre, et tous les cadavres sont laissés sur place pour pourrir au soleil.

Ensuite Rambo attaque presque seul une armée de plus de cent soldats et gagne avec une victoire à la Starcraft ou à la Total Annihilation. C'est-à-dire pas de prisonniers ni de fuyards : tous les adversaires meurent. Il est aidé par quelques rebelles à la fin mais il sont presque inutiles. Pour vous donner un ordre de grandeur Rambo fait lui-même 83 morts (plus une dizaine causée par une explosion géante, donc non dénombrés), ses alliés, donc l'armée rebelle et une bande de mercenaires surentraînés et cyniques au possible, en font 40.

Les méchants font 113 victimes, ce qui fait un total de 236 morts à l'écran. Contre 132 dans Rambo 3, 69 dans Rambo 2 et 1 seul (et oui) dans Rambo. Voilà une belle exponentielle...

mercredi 6 février 2008

Je suis une Légende de Francis Lawrence

Je suis une Légende est un film américain réalisé par Francis Lawrence en 2007. Il est interprété par Will Smith, Alice Braga et Charlie Tahan.



Richard Matheson a une approche très cinématographique de la littérature. Après tout il est aussi connu en tant que scénariste de Duel et de L'homme qui rétrécit qu'en tant qu'auteur. Du coup, a chaque fois qu'on découvre un de ses romans on a envie de le voir au cinéma. Je suis une Légende ne fait pas exception et ce n'est donc pas surprenant que ce film en soit la troisième adaptation officielle. Les deux adaptations précédentes étant The Last Man on Earth, un film de Ubaldo Ragona (avec Vincent Price) et The Omega Man de Boris Sagal (avec Charlton Heston). Ici c'est Francis Lawrence, réalisateur de Constatine qui se colle à la tache.

Robert Neville est le dernier homme en vie sur un terre désormais peuplée de vampires. Terré la nuit dans une maison transformée en forteresse, le jour il chasse des vampires afin de fournir son laboratoire en spécimens frais. Car il n'a pas perdu espoir de trouver un jour un traitement contre l'épidémie qui à annihilé l'espèce humaine. Mais le comportement de ses ennemis évolue...

Les deux premiers tiers du film sont vraiment excellents. Francis Lawrence nous gratifie d'un superbe New York reconquis par la végétation, où les animaux sauvages sont nombreux, ce qui donne même lieu à une scène de chasse au cerf en Mustang GT-500. Will Smith est impeccable en Robert Neville solitaire mais luttant sans faiblir pour sa survie et les quelques modifications au livres ne se sentent pas ou n'altèrent pas le propos. Les vampires sont laids, rapides et on un comportement agressif proche de celui des contaminés de 28 jours plus tard. Le tournage hors de prix et logistiquement très lourd à New York est sans doute pour beaucoup dans la réussite des décors.

Pour la fin par contre les choses se gâchent. Disons, sans spolier, que le propos même du livre, a savoir la phrase de conclusion, "Je suis une Légende", est complètement inversée. La cohérence de l'ensemble en prend un coup mais le film reste une réussite (la fin ne fait pas tout)... Enfin, depuis le temps qu'on attendait une bonne adaptation du meilleur roman de Matheson on ne va pas se plaindre.

Doll Master de Yong-ki Jeong

Doll Master (Inhyeongsa en VO) est un film d'épouvante coréen réalisé par Yong-ki Jeong en 2004. Il est interprété par Yu-mi Kim, Eun-kyeong Lim, Hyeong-tak Shim, Ji-young Ok et Hyeong-jun Lim.



Yong-ki Jeong signe une histoire originale en guise de premier long métrage. Jugez plutôt, si les poupées vivantes son légions, entre les pantins tueurs de l'interminable saga des Puppet Master, les Barbies de Toy Story et le tueur en série Chucky, les vivant possédés par l'esprit de poupées sont beaucoup plus rare.

Cinq jeunes personnes sont invitées comme modèles chez une énigmatique artiste qui vit dans un immense manoir, isolée du reste du monde. Dans sa demeure trône une collection impressionnante poupées. Mais les objets aimés avec suffisamment de force possèdent une âme et des désirs...

Depuis Deux Soeurs et la saga des Whispering Corridors, la Corée c'est faite une spécialité du yurei eiga de luxe. De toute beauté, ce Doll Master s'inscrit dans la lignée de leurs productions actuelles de prestige. Décors riches et emplis de poupées splendides, cadrages tirés au cordeau et acteurs photogéniques mis en valeurs par des éclairages soignés : formellement c'est irréprochable. Les dernières minutes sont brutales, se rapprochant d'oeuvres à la Dario Argento où un sang très rouge peut jaillir au milieu de scènes plastiquement superbes. L'intrigue est simple mais s'éloigne rapidement des sentiers du yurei eiga, piochant des idées à droite et à gauche et ressemblant au final beaucoup au Dead Silence de James Wan.

Si vous avez aimé l'ambiance du Kakashi de Norio Tsuruta, que les fillettes vous font peur ou que Dead Silence fait parti de vos films de chevets, alors vous serez séduit par Doll Master et ses poupées vivantes et désireuses d'être aimées ou vengées. Sinon les deux films suivants de Yong-ki Jeong, Marrying the Mafia II et III, des comédies romantiques à succès, devraient plus vous convenir.

Suck My Geek! de Xavier Sayanoff et Tristan Schulmann

Suck My Geek! est un documentaire français réalisé pour la télévision par Xavier Sayanoff et Tristan Schulmann en 2007.



Pour la première fois dans l'histoire des médias, la geekitude est abordée d'un point de vue radicalement positif. Non, les amateurs de jeux de rôle, d'informatique, de cinéma de genre et de bandes dessinés ne sont pas tous des fous furieux sacrifiant des bébé lors de messes noires habillés en Chewbacca. Cette capacité à se passionner à l'extrême pour quelque chose de non matériel qui définit le geek étant, du point de vue de Xavier Sayanoff et Tristan Schulmann, une qualité indiscutable. Oui, porter des lunettes et lire Spiderman ou des ouvrages de physique qui ne sont pas au programme c'est peut-être nul au yeux de la société qui a toujours préféré les sportifs buvant des bières, mais c'est dans les mains des geek que repose désormais le monde (je caricature un peu, pardonnez moi).

En interwievant des geek connus et reconnus, le film met en évidence un fait : en ayant grandi les vilains petit canards sont devenus des cygnes (toujours moches, mais créatifs et reconnus). On interroge Sam Raimi, qui, adolescent, passait ses week-end non pas à essayer de se rapprocher des membres de la gent féminine, comme doit le faire un être humain socialement intégré, mais à tourner des films d'horreur avec des moyens amateurs et son copain Bruce Campbell. Mais il y a aussi Alexandre Astier, geek français devenu célèbre avec son Kaamelott dont la principale source d'inspiration est le JDR. Fan de Star Wars jusqu'à la dévotion et porte drapeaux de l'étendard de la Geekitude, Kevin Smith nous explique comment il investissait des dizaines de milliers de dollars en comics-books. Si ça ne vous suffit pas, Edgar Wright, le réalisateur de Shaun of the dead et de Hot Fuzz, les deux comédies hommages les plus réussies de la décennie, fait aussi une apparition.

Les MMORPG, le cosplay, le cinéma de genre et le phénomène des fan-films sont survolés. Malheureusement trop court pour traiter son sujet en profondeur, ce film fait quand même plaisir à voir. Oui, nous sommes moches, nous ne savons pas parler de Loft Story et de football et nous programmions à un âge où nous aurions normalement dû essayer de voir la poitrine d'une fille nue, mais maintenant, avec internet, nous avons nous aussi notre communauté.

On sort de ce documentaire avec l'envie de revoir les films de Kevin Smith en commençant par Jay & Bob contre-attaquent et en concluant par Clerks et sa discussion philosophico-politique sur le sens éthique de la destruction de la seconde étoile de la mort. Après ça pourquoi pas Star Wars, Conan le Barbare et Le seigneur des anneaux ?

mardi 5 février 2008

Un justicier dans la ville 5 de Allan A. Goldstein

Le Justicier - L'ultime combat, ou Un justicier dans la ville 5 (Death Wish V: The Face of Death en VO) est un film américain réalisé par Allan A. Goldstein en 1994. Il est interprété par Charles Bronson, Lesley-Anne Down, Michael Parks et Chuck Shamata.



Comment faire une suite à Un justicier dans la ville quand sa femme, sa fille, sa nouvelle petite amie, sa nouvelle nouvelle petite amie et la fille de sa nouvelle nouvelle petite amie ont déjà étés descendues ? En bien en introduisant une nouvelle nouvelle nouvelle petite amie, fort judicieusement dotée d'une fille. Cette fiancée de Paul Kersey veu témoigner contre son ex-mari, Tommy O'Shea, boss d'une mafia tentaculaire est très bien organisée. Du coup elle se fait défigurer deux minutes après que Paul l'ait demandé en mariage (coïncidence ? mais non, c'est la puissance de la malédiction Kersey) puis tuer quelques scènes plus loin.

A partir de là le Justicier, apparemment rangé et calmé pour la cinquième fois de sa vie, se réveille et fait des ravages ! Jugez plutôt : il descend coup sur coup deux sbires de Tommy, réduisant considérablement ses effectifs. Du coup notre méchant boss décide de mettre tout ses hommes à la fois sur le coup. Ce qui donne trois malheureux gardes du corps en bas et un dernier lieutenant à l'étage. Le piège est terrible mais Charles Bronson est au niveau. Finalement, après avoir descendu 7 hommes, Charles Bronson a éliminé la mafia au complet, chefs, bras droits, première gâchette, informateur flic et sbires inclus. En comparaison un épisode de Thierry la Fronde met en scène beaucoup de figurants !

Production sans le sou tenant plus du pilote pour une série ratée que d'un vrai film, ce Justicier dans la ville 5 provoquera des envies de meurtre ou de suicide chez les fans. Charles Bronson est devenu un vieillard amorphe laissant descendre sa dulcinée sans même tirer un coup de feu puis se rabattant sur le poison et les pièges pour assouvir sa vengeance. Il hésite avant d'achever ses ennemis, vise comme un pied et fait durer chaque séquence une éternité. Le seul combat du film, servant de dénouement, est pathétique au possible. Si vous avez 90 minutes à perdre, regardez plutôt l'économiseur d'écran de KDE, c'est plus intéressant.

lundi 4 février 2008

Un justicier dans la ville 4 de J. Lee Thompson

Le Justicier braque les dealers ou Un justicier dans la ville 4 (Death Wish 4: The Crackdown en VO) est un film américain de J. Lee Thompson. Il est interprété par Charles Bronson, Kay Lenz, John P. Ryan, Perry Lopez et George Dickerson.



On pourrait croire qu'à force, Paul Kersey n'a plus personne à faire tuer dans son entourage. Sont morts dans les films précédents sa femme, sa fille, sa nouvelle petit amie, sa bonne et son copain de la guerre de Corée. Mais voilà que pour ce quatrième film il a séduit une nouvelle femme. Par la même occasion il est devenu le beau père d'un charmante jeune fille déjà en âge de périr des méfaits de la drogue chez les adolescentes.

Cet incident narcotique va mettre en rogne le Justicier qui sommeillait depuis trop longtemps chez Charles Bronson et il va rapidement régler son compte au petit dealer responsable de cette tragique mort. A la seizième minutes tous les responsables directs sont déjà au tapis. Mais rassurez-vous, il y a heureusement assez de dealers aux États-Unis pour combler les 80 minutes restantes.

Moins bordélique et ridicule que le troisième opus, ce quatrième film souffre cependant de défauts évidents : la saga s'essouffle, reposant toujours sur le mêmes rouages, et Charles Bronson commence à être trop vieux pour être crédible en invulnérable justicier. Pour pimenter la situation le scénario est moins trivial qu'à l'accoutumé et réservera même un petit rebondissement que les habitués prévoiront une heure à l'avance mais qui demeure agréable. La brochette de méchants est satisfaisante, tout comme la réalisation, fidèle dans ses cadrages et ses éclairages à l'esprit du premier film. On notera tout de même des éléments visuels eighties ajoutés avec une certaine maladresse, notamment une séquence clipesque dans la salle d'arcade où les jeunes achètent de la drogue.

Le message est toujours aussi radical. Paul Kersey reste une icône tenant beaucoup de l'imagerie du super héros et Un justicier dans la ville 4 fait un divertissement pour les amateurs de cinéma musclé. L'idée qu'on puisse prendre ça au premier degré n'est pas rassurante mais il faut de tout pour faire un monde.

Un justicier dans la ville 3 de Michael Winner

Le Justicier de New York ou Un justicier dans la ville 3 (Death Wish 3 en VO) est un film policier américain réalisé par Michael Winner. Il est interprété par Charles Bronson, Deborah Raffin, Ed Lauter et Martin Balsam.



Il ne fait pas bon de faire parti de l'entourage de Paul Kersey. Dans le premier film sa femme est tabassée à mort et sa fille est violée, ce qui justifiait la transformation du héros, un ancien objecteur de conscience avec le cœur bien à gauche, en un Punisher sans pitié exécutant les voyous de New York à un rythme infernal. Dans le second volet, Paul Kersey habite à San Francisco et s'est calmé. Pas de chance, car une autre bande de sauvageons tue sa bonne et viole à nouveau sa fille qui, énervée par cet répétition scénaristique, se suicide. Ça ne s'arrête pas là puisque Un justicier Dans la ville 3 s'ouvre sur le passage à tabac d'un ami du héros.

Injustement accusé du meurtre de ce pauvre Charlie ayant commis l'incroyable faute d'avoir un lien avec lui, le justicier favori des défenseurs du port d'arme va se voir proposer un marché : soit il croupit en prison, soit il part nettoyer une banlieue un peu chaude, de manière officieuse, bien entendu.

Un justicier dans la ville 3 est un film intéressant et instructif. On y apprend qu'une voiture de police peut exploser si on tue ses propriétaires (si, si, j'ai vérifié, au milieu de la baston finale deux flic se font descendre et leur voiture proteste en explosant), que les gangs sont armés de grenades et d'uzi et vivent en rackettant une population 10 fois moins nombreuse qu'eux, que les poubelle peuvent arrêter les balles (plus précisément les ogives surpuissantes du 475 Wildey Mangum customisé qu'affectionne Paul Kersey) et enfin que la police est impuissante car elle n'a aucun charge à retenir contre des voyous qui se contentent de leur tirer dessus. Heureusement, à la fin, tout le monde s'énerve et se rebelle contre l'oppression des gangs. D'où un final dans la joie et la bonne humeur où les balles fusent et les maisons explosent, le tout ponctué de cris d'allégresse. En guise de conclusion, le méchant est vaporisé à l'aide d'une roquette anti-tank (non, il n'est pas dans un véhicule). Heureusement que ce genre d'arme est en vente libre aux États-Unis sinon comment les citoyens se défendraient-ils ?

Plus sérieusement, s'il y a bien un vigilant movie qui caricature le genre à l'extrême c'est ce Death Wish 3. Tolérance Zéro et Death Sentence peuvent aller se rhabiller. Ici c'est du Mad Max contemporain.