mercredi 31 août 2011

La Grotte des rêves perdus de Werner Herzog

La Grotte des rêves perdus est un documentaire réalisé par Werner Herzog en 2010. Il est interprété par Werner Herzog, Dominique Baffier, Jean Clottes, Jean-Michel Geneste, Carole Fritz et Gilles Tosello.



J'ai déjà clamé mon amour pour Werner Herzog dans ce blog. En tant que réalisateur, c'est le génie derrière Fitzcarraldo et Aguirre, la colère de Dieu. En tant que documentaliste, on lui doit Grizzly Man, Encounters at the End of the World et Ennemis intimes.

Son dernier documentaire devrait sortir le 31 aout en France (aujourd'hui, donc). J'ai pu le découvrir en avant-première lors du Festival de l'histoire de l'art organisé à Fontainebleau par le ministère de la culture, en présence de Serge Toubiana, directeur de la cinémathèque française et ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma.

La Grotte des rêves perdus est consacré à la grotte Chauvet, une grotte paléolithique située en Ardèche. Découverte le 18 décembre 1994 par Jean-Marie Chauvet, elle contient les plus anciennes peintures connues. Âgées de 31 000, les 420 représentations d'animaux présentes sur le site ont révolutionnées les connaissances qu'avaient les paléontologues sur l'histoire de l'art. Hélas, la fragilité des pigments utilisés et l'inestimable valeur de ce patrimoine fait que la grotte est fermée, réservée aux scientifiques et aux historiens.

Le film de Werner Herzog est donc l'occasion de découvrir ces merveilles dans des conditions optimales. Le réalisateur allemand décide de tourner en 3D, non pas par mode ou par goût du gadget (ce n'est vraiment pas son genre), mais pour pouvoir rendre hommage à l'usage intensif du relief que faisaient nos artistes préhistoriques. En effet, les parois de la grotte ne sont pas plates, et cela joue vraiment sur les perspectives et sur les formes.

En plus d'une visite immersive et prolongée dans la grotte, avec de longs plans fixes permettant de profiter de l'esthétique de ces chevaux, hyènes, rhinocéros, ours des cavernes et bisons, le film inclut une séries d'interview instructifs et décalés. Il est fascinant de voir comment Herzog sait toujours faire dévier ses discussions vers des terrains complètement imprévisibles. Ce jeune docteur qui explique comment fabriquer une maillage 3D à partir de mesures laser se retrouve ainsi à parler de son expérience passée dans le cirque, pendant qu'un paléontologue renommé mais chétif tente de faire une démonstration des techniques de chasse d'il y a 300 siècles.

Si vous pensez que l'art préhistorique était maladroit et grossier, vous serez brutalement détrompé. Le talent des artistes de la grotte Chauvet est surprenant, et le plaisir de la visite guidée que nous offre Herzog est inoubliable.

lundi 29 août 2011

Grizzly Man de Werner Herzog

Grizzly Man est un film américain réalisé par Werner Herzog, sorti en 2005. Il met en scène l'écologiste américain amateur d'ours Timothy Treadwell.



Je suis un immense fan de Werner Herzog. Fitzcarraldo est un de mes films favoris et s'il n'était pas si universellement encensé, ça fait longtemps qu'il aurait son article ici. Mais, en plus d'une carrière cinématographique extraordinaire, Herzog a aussi tourné une multitude de documentaires.

Grizzly Man est consacré à Timothy Treadwell un activiste célèbre pour sa défense des grizzlys. Cette homme connaissait les ours si bien qu'il pouvait vivre parmi eux sans armes, et sans se faire dévorer. Du moins pendant 13 années... Car Timothy Treadwell a fini dévoré par un grizzly, avec sa compagne Amie Huguenard, au parc national de Katmai en Alaska.

En mourant, Treadwell laisse derrière lui plus de 100 heures de prise de vues, destinées à la création de documentaires sur la vie des ours. Car, même s'il vivait de façon spartiate, dissimulant sa tente pour ne pas se faire arrêter par les autorités, Treadwell se séparait rarement de sa caméra. Et l'hiver venu, quand il devait quitter l'Alaska, il partait raconter aux enfants des écoles américaines les merveilles de la nature et les mœurs des grizzlys.

A partir de ces 100 heures de vidéo, et en y adjoignant des interview de ses proches et d'experts sur les ours, Herzog fabrique un portait extraordinaire de Grizzly Man. Et comme tous les personnages des films d'Herzog, Treadwell a ce qu'il faut d'excentricité, de génie et de folie pour fasciner.

On retrouve dans Treadwell le Klaus Kinski d'Aguirre, la colère de Dieu ou de Fitzcarraldo : un personnage visionnaire, à la limite de la folie, dont l'obsession tentaculaire envahit progressivement le film. Ici, il ne s'agit pas de trouver la citée d'or d'Eldorado ou d'obtenir les fonds pour construire un opéra à Iquitos, mais de vivre parmi les grizzlys, voir de devenir un grizzly.

Comme dans la plus part des documentaires d'Herzog, la narration est effectuée par le réalisateur lui-même, avec son anglais lent et posé, pimenté par un délicieux accent allemand. Mais rapidement, ce sont les monologues de Treadwell face à sa caméra qui prennent le dessus.

Treadwell fuit la compagnie des hommes. Il méprise les touristes qui viennent envahir son paradis pendant l'été et évite les gardes de la réserve, car ce qu'il fait est illégal : il ne faut pas interagir avec les grizzly, après tout le parc national de Katmai est une réserve, classée monument national américain. Mais quand il est seule face à sa caméra et parle des grizzlys, son visage s'illumine. Il aime ces bêtes au-delà de la raison et s'extasie continuellement face à eux. Pour lui, ils ont tous un nom et des petites habitudes, une famille et une histoire. Il faut le voir pleurer quand une mère, affamée, dévore ses petits... Il faut l'entendre commenter un duel pour une femelle comme s'il s'agissait d'un match pour la ceinture mondiale de boxe...

Grizzly Man est un peu la version Herzog d'Into the Wild, deux ans avant le film de Sean Penn. C'est la même fin tragique en Alaska d'un jeune homme fuyant le monde des hommes pour vivre dans la nature sauvage. Ce sont les mêmes décors majestueux et sauvages...

Bardé de récompenses (dont un prix aux festival de Sundance), Grizzly Man mérite largement 103 minutes de votre vie.

lundi 22 août 2011

Ip Man 2 de Wilson Yip

Ip Man 2 est un film hongkongais réalisé par Wilson Yip en 2010. Il est interprété par Donnie Yen, Sammo Hung, Simon Yam, Fan Siu-wong, Lynn Hung et Huang Xiaoming.



Comme le premier opus de la saga, Ip Man 2 raconte l'histoire (très romancée) de Ip Man, un célèbre maitre de wing chun ayant notamment formé Bruce Lee. Le premier film se terminait par la fuite du héros blessé à Hong Kong. Ici, nous suivons donc les pérégrinations de Ip en 1949, dans cette colonie anglaise. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il consent à ouvrir une école d'arts martiaux, mais les écoles déjà présentes semblent affiliées aux triades et vont lui poser quelques problèmes...

Le scénario est essentiellement un prétexte pour enchainer divers scènes d'actions, toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Les représentants des triades, a commencer par Hung Chun-nam (interprété par Sammo Hung) ont une réelle épaisseur, mais les méchants anglais manquent sérieusement de finesse ou de profondeur. Au final, les enjeux sont moins forts et moins émouvants que dans le premier film. Notons toutefois la présence un peu plus marquée de la femme et du fils de Ip, qui contribuent beaucoup à l'empathie qu'on ressent à son égard.

La mise en scène de Wilson Yip est toujours aussi parfaite, et les prouesses physiques de Donnie Yen sont impressionnantes. En plus des cascades, on sent un budget pharaonique (pour un film HK). Que ce soit les décors, un Hong Kong des années 40 très bien reconstitué, les costumes ou même les éclairages et le cadrages, chaque détail est peaufiné...

Enfin, la musique de Kenji Kawai est superbe (j'ai un faible pour ce compositeur japonais depuis Avalon et Ghost in the Shell). Ip Man 2 constitue donc un bon divertissement, en attendant le troisième opus, qui s'intéressera à la relation entre le vieux Ip et le jeune Bruce Lee.

mercredi 17 août 2011

Le Spectre de l'actrice de Hideo Nakata

Le Spectre de l'actrice (Joyū-rei en VO) est un film japonais réalisé par Hideo Nakata en 1996. Il est interprété par Yûrei Yanagi, Yasuyo Shirashima,Kei Ishibashi, Ren Ôsugi et Takanori Kikuchi.



Avec Ring, film séminal et brillant sorti en 1998, Hideo Nakata a réinventé un genre. Rejoint par la suite par une multitude de réalisateurs (Yoshihiro Nakamura, Takashi Shimizu, Masayuki Ochiai et Kiyoshi Kurosawa), Nakata est le père spirituel de la nouvelle vague horrifique japonaise qui dure depuis plus d'un décennie.

Mais deux ans avant Ring, Nakata avait déjà réalisé un film de fantôme : Joyū-rei. Merci à la maison de la culture du Japon à Paris de m'avoir permis de le découvrir sur grand écran.

Joyū-rei est l'histoire d'un tournage qui tourne au cauchemar sur un plateau hanté par le fantôme d'une comédienne décédée. Il n'y a rien de complexe dans l'intrique ni dans l'exposition des personnages, deux actrices au caractère opposé, mais les germes de Ring sont déjà là : la mise en scène simple et glaçante, le spectre aux longs cheveux noirs et à la peau blafarde, le glissement progressif vers la folie... Et surtout la mort qui débarque sans prévenir, quand on ne l'attends pas.

On retrouve également l'analyse répétée d'un fragment de film, ici des rushs d'une série où joue l'actrice décédée, qui préfigure la K7 maudite de Ring. Ces images banales qui à chaque projection semblent un peu plus inquiétantes...

Certes, Joyū-rei est loin d'être aussi bien construit que Ring (qui lui-même s'est fait surpasser plusieurs fois, notamment par Dark Water du même Nakata), mais il fonctionne déjà bien, et cela deux années avant la sorti de son petit frère. Il mérite donc d'être vu, ne serait-ce que pour des raisons historiques.

mardi 16 août 2011

Ip Man de Wilson Yip

Ip Man est un film hongkongais réalisé par Wilson Yip et sorti en 2008. Il est interprété par Donnie Yen, Simon Yam, Fan Siu-wong, Lam Ka-tung et Xing Yu.



Ip Man est un personnage réel, connu pour avoir promu le Wing Chun, un art martial de combat rapproché popularisé par Bruce Lee. En fait, Bruce Lee était lui-même un élève Ip Man. Mais ne vous attendez pas à une biographie ennuyeuse et exacte. Ip Man est romancé au possible et se rapproche plus des Il était une fois en Chine que de la fresque historique.

L'action se situe à Foshan dans les années 30. Ip Man est passionné par les arts martiaux, mais n'enseigne pas. Issu d'une famille riche, il n'a pas besoin de disciple pour gager sa vie et passe ses journées à discuter avec ses amis, à rencontrer des maitres d'arts martiaux et à s'occuper de sa femme et de son fils. Hélas, suite à l'invasion de 1937, sa maison et ses biens sont saisis par d'infâmes militaires japonais. Ip est obligé d'accepter de travailler dans une mine de charbon pour subvenir aux besoins de sa famille. Particulièrement calme, Ip accepte son nouveau sort avec résignation et philosophie.

Le général Miura, désireux de prouver la supériorité de son karaté, paye un sac de riz aux chinois qui acceptent de se battre contre lui ou contre ses hommes. Ip le découvre, mais n'est pas intéresse dans un premier temps. Suite à la mort d'un amis dans un ces combats, il changera cependant d'avis.

La principale qualité de Ip Man réside dans la qualité de ses scènes de combat. Les chorégraphies de Sammo Hung sont somptueuses et surtout la mise en scène de Wilson Yip est percutante et majestueuse, rappelant Tsui Hark. Si vous avez aimé SPL: Sha Po Lang, du même réalisateur, alors vous retrouverez sa signature visuelle.

Donnie Yen incarne avec justesse un héros qui brille par son calme, son talent et une philosophie faite de modestie et d'honneur. Toute la thématique du film est que Ip Man peut accepter d'être humilié, mais ne peut pas accepter que la chine soit humiliée. Loin des héros fanfarons cherchant à défendre leur nom ou leur dignité, il ne se bat qu'en dernier recours et a conséquemment une rare légitimité. Hélas cette facette du film est annihilée par la dimension caricaturale des méchants (exception faite de Miura).

Si vous aimez les films d'arts martiaux, alors Ip Man compte parmi les réussites post-2000, même si je regrette un peu que le projet d'origine, originellement destiné à Wong Kar-wai (In the Mood for Love, 2046), ait été annulé.

Zebraman 2 de Takashi Miike

Zebraman 2 (Zeburâman: Zebura Shiti no gyakushû en VO) est un film japonais de science-fiction réalisé par Takashi Miike en 2010. Il est interprété par Shô Aikawa, Riisa Naka, Tsuyoshi Abe et Masahiro Inoue.



Les séries Super Sentai sont extrêmement importantes et populaires au japon. Que ce soit Kamen Rider ou Ultraman, les héros masqués défendant l'humanité avec acharnement ont bercé l'enfance de plusieurs générations. Dotés de scénarios simples, de personnages naïfs et d'une énorme dose de bons sentiments (amitié, courage, pardon, amour), ces séries semblent fasciner Miike. Pas étonnant donc, qu'en plus des films Zebraman et Yatterman, il ait réalisé quelques épisodes d'Ultraman Max.

Dire que j'attendais Zebraman 2 est un euphémisme. Le premier volet est tout simplement mon film de super-héros préféré (précisément parce que ce n'est pas un film de super-héros). Sorte de Visitor Q pour les gamins, Zebraman démarrait comme une comédie cynique sur la désagrégation des institutions. Shinichi est professeur : il est méprisés par ses élèves et trompé par sa femme. Sa fille, lycéenne, se prostitue. Des agressions se multiplient, mais la police est impuissante. Au milieu de ce quotidien sordide, Shinichi se déguise en Zebraman, un héros oublié d'une série déprogrammée. Et puis finalement le film dérapait vers une sorte d'épisode de Bioman... Et Shinichi sauvait le monde d'un invasion entra-terrestre.

Zebraman 2 démarre quelques semaines après la fin du premier opus. Shinichi est devenu une idole, harcelé par la presse et par des fans. Sa femme et ses enfants l'ont quitté et il n'est plus capable de se transformer en Zebraman... Et voilà qu'il se fait enlever par une sorte de savant fou.

Après un générique électrique et magistralement chorégraphié, qui se révèle en fait être un clip de Zebra Queen, une jeune star de l'electro J-pop déjantée, sensuelle et décadente. Shinichi se réveille en 2025, dans un japon futuriste. Là, sous l'influence d'un gouverneur adulé des foules, a été instauré le Zebra Time. A cinq heures pile, et pendant cinq minutes, tous ceux qui ont du pouvoir peuvent en abuser légalement. En guise d'illustration, la police tire sur des innocents, un chirurgien torture son patient et un préfet abuse de sa secrétaire (pour être plus exact, il lui casse les jambes)... Bienvenu dans Zebra City, le nouveau nom de Tokyo.

Amnésique et toujours incapable de se transformer en Zebraman, Shinichi va découvrir que Zebra Queen, l'idole vêtue de noire dont la musique sert de BO au film, n'est autre que son côté sombre, devenu une personne à part entière. Privé de son noir, et donc de ses rayures, il va essayer de comprendre son destin et de défendre les victimes du Zebra Time.

Avec toujours le même humour décalé, le même mélange étrange de genres et la même sincérité, Miike nous offre un nouveau chef-d'œuvre. Si vous êtes normalement constitué, vous avez 9 chances sur 10 de détester ce film. Mais si vous êtes le dixième homme, alors vous vous régalerez. Cette fois le budget est conséquent : il y a des scènes de destruction de Tokyo assez majestueuses, des pluies de balles et un bon casting, mais c'est surtout dans les costumes et les éclairages que ça se voit. Comme Crow Zero, Zebraman 2 tient du magazine de mode vestimentaire et du clip géant. Le soin est poussé très loin, puisqu'un single de Zebra Queen est sorti au Japon avant le film, accompagné de deux clips illustrant ses deux pistes (ils sont par ailleurs intégrés à la narration du film).

Mais là où Zebraman 2 brille vraiment, c'est pas ses quelques minutes surréalistes (Asano qui réprimande Zebra Queen pour avoir jeté une cigarette sur le sol, une centrifugeuse géante pour séparer le bien du mal, et la fameuse scène de "fusion").

lundi 8 août 2011

Into the Wild de Sean Penn

Into the Wild est un film américain réalisé par Sean Penn en 2007. Il s'agit d'une adaptation du roman biographique Voyage au bout de la solitude, écrit par Jon Krakauer en 1996. Il est interprété par Emile Hirsch, Marcia Gay Harden, William Hurt, Jena Malone et Catherine Keener.



L'histoire est celle de Christopher McCandless, un étudiant américain incapable de supporter la société. Par rejet, il brule ses papiers et se débarrasse de tout ses économies. D'abord vagabond vivant de petits boulots, il fuit de plus en plus tout contact avec ses semblables pour finalement partir comme un ermite en Alaska.

Into the Wild brille par sa simplicité et son absence totale de jugement. Loin de vouloir instrumentaliser l'histoire de Christopher McCandless pour soutenir un thèse quelconque, il est ouvert à toute interprétation. C'est pour cela qu'il plaira autant au bobo qu'au chasseur, et autant à l'existentialiste qu'à l'alter-mondialiste anti-capitaliste.

Les écologistes idéalisant la nature y verront une plaidoirie pour un retour au sources et un rejet de la modernité. Les existentialistes y liront une preuve de la liberté suprême humaine : après tout, le héros parvient à rejeter son conditionnement social, éducatif et surtout à fuir systématiquement l'affection qui lui est offerte toute au long du film. Les cyniques (ou réalistes, question de point de vue) retiendront la pathétique fin de Christopher, et sa totale incapacité à s'adapter à une vie sauvage qu'il idéalise mais dont il ne sait rien.

Splendide et reposant sur des effets simples de mise en scène, le film de Sean Penn évoque le cinéma de Clint Eastwood et les westerns contemplatifs classiques d'Hollywood. C'est beau, tragique et majestueux. La nature semble démesurée, vivante et pourtant désespérément vide. L'aspect contemplatif du film fait écho au caractère laconique de son héros.

Par sa thématique et son dénouement, Into the Wild rappelle aussi furieusement Grizzly Man de Werner Herzog. Un autre chef-d'oeuvre dont il faudra que je vous parle.