jeudi 10 septembre 2009

Small Town Folk de Peter Stanley-ward

Small Town Folk est un film anglais réalisé par Peter Stanley-ward en 2005. Il est interprété par Chris R. Wright, Dan Palmer, Greg Martin, Hannah Flint et Warwick Davis.



A force de regarder des petites séries B horrifiques et des DTV par centaines on finit forcément par tomber sur des bons morceaux. Non pas que je sois particulièrement difficile... si je n'aimais pas les slashers tournés avec un budget inférieur au prix d'une botte de radis et les yurei eiga filmés au caméscope par une bande d'étudiants en cinéma persuadé que remaker Ring peut se faire en un week-end, alors je ne tiendrais pas ce blog. Mais on n'est jamais à l'abri des bonnes surprises.

Tenez Small Town Folk, par exemple. Ce truc est directement distribué en vidéo chez nous par Emylia. Il est édité au milieu de la collection Sélection Extrême qui contient des étrons du calibre de The Zombie Diaries ou Five across the eyes et pourtant il est très réussi dans son genre.

L'histoire parle d'une petite maison où faut surtout pas aller (dixit un vieux aux dents pourries) entourée d'une forêt où il faut pas partir cueillir des champignons. Évidemment toute une bande de jeunes va s'y rendre pour diverses raisons (parce qu'ils sont perdus où parce qu'ils cherchent un coin tranquille pour se livrer à des activités dont les gentilshommes ne parlent pas). A partir de là leur sort est assez prévisible... la région est en fait peuplée d'autochtones qui feraient passer les 2000 Maniacs de Herschell Gordon Lewis pour des gentils garçons.

Le premier truc qu'on remarque c'est la photographie. Les couleurs sont étranges avec des incrustations volontairement mal intégrées. Du coup les personnages ou certains objets ressortent, un peu comme dans ces vieux jeux d'aventures bourrés de vidéo où se mêlaient allègrement images numériques, matte painting et acteurs incrustés. Personnellement j'apprécie, même si je ne voudrais pas voir ça trop souvent à l'écran. Au moins c'est original et ça rappel The 7th Guest ou Otogiriso. Après ce n'est pas toujours très égal tout au long du film et ça tend parfois vers les gris moche, mais vu les moyens on va dire que c'est réussi.

Ensuite il y a le montage qui tient par moment du trip sous acide, heureusement il est toujours lisible. Les gros plans déformés sur les visages sont légion et donnent un aspect western spaghetti rare dans ce genre de métrage. Les CGI se remarquent mais sont là où il faut quand il faut. Dommage encore une fois que le rythme soit inégal.

Small Town Folk est outrancièrement gore, déjanté et simpliste. On y voit exploser un écureuil et une maison, boire de l'essence et surtout trucider une grande quantité d'adolescents et de bouseux déjantés. Si vous rêvez de tourner un petit survival avec votre caméscope reçu à noël voilà un film à visionner de toute urgence. Il vous montrera précisément comment réussir un film d'horreur quand on n'a pas d'argent, pas de scénario et des acteurs approximatifs.

dimanche 6 septembre 2009

Dead Snow de Tommy Wirkola

Dead Snow (Død snø en VO) est un film norvégien réalisé par Tommy Wirkola en 2009. Il est interprété par Vegar Hoel, Stig Frode Henriksen, Charlotte Frogner, Lasse Valdal, Evy Kasseth Røsten et Jeppe Laursen.



Tommy Wirkola est a commencé sa carrière par une parodie pathétique de Kill Bill (Kill Buljo: The Movie). Mêlant des références lourd-dingues au film de Tarantino, lui-même essentiellement constituées de références, et de l'humour scatologique du plus bas étage, Kill Buljo était absolument consternant. Ses gags oscillaient invariablement entre le déjà-vu ("je suis ton père" et autre gimmick éculés), l'humour dégueulasse pas drôle (avec une obsession pour le viol homosexuel) et le maladroit involontaire (les duels étaient hallucinants d'amateurisme). Pourtant il fut un petit succès et réussit même à s'exporter, donnant à Tommy Wirkola l'occasion de mettre en boîte son second long métrage : Dead Snow.

Des jeunes étudiants en médecine se rendent en montagne. Ils ont de la musique qu'ils peuvent écouter à fond, des filles et de la bière (l'essentiel pour amorcer un film d'horreur, donc). Le première soir, un petit vieux passe et les prévient que le mal rode depuis la tragique confrontation entre les villageois et les soldats nazis qui étaient en garnison dans les environs pendant la seconde guerre mondiale...

Dead Snow est un film de zombi nazi. Mine de rien, le zombi nazi est un genre spécifique mais assez fourni : Shock Waves de Ken Wiederhorn, Le lac des morts vivants de Jean Rollin, L'Abîme des morts vivants de Jesus Franco, mais aussi, des jeux vidéos comme Bloodrayne, Wolfenstein 3D et Return to Castle Wolfenstein. D'ailleurs, dès les années 40, les scénaristes s'étaient intéressés au concept de soldat du 3ème reich rendu immortel par la magie vaudou avec des titres tels que King of Zombies ou Revenge of the Zombies.

Dans le genre le film de Tommy Wirkola est réussi. Les adolescents ne sont pas particulièrement attachants au débuts mais ils se prennent vite en main et, saisissants haches, marteaux et armes à feu, il fond du bon boulot. Loin d'un slasher, Dead Snow offre de belles scènes de carnages où les potentielles victimes font preuve d'un rare esprit de combativité. On est pas au niveau d'Evil Dead mais ça ne les empêche pas de se couper le bras à la tronçonneuse pour éviter d'être contaminés (référence respectueuse mais qui serait bien mieux amenée si, à cet instant du film, le geek cinéphile au t-shirt Braindead était encore en vie).

Les décors sont plutôt jolis (la Norvège en grand angle et en pleine montagne c'est beau), les maquillages bien pensés et le tout va assez vite pour que l'ennui ne pointe jamais son nez.

Alors, en attendant Worst Case Scenario ("ils ont envahi notre pays" et "ils nous ont volé notre coupe du monde") dont le trailer fait le tour du web depuis quelques années, vous pouvez toujours mater Dead Snow et profiter de ses hordes de SS mort-vivants.

jeudi 3 septembre 2009

Zéro de conduite de Jean Vigo

Zéro de conduite : Jeunes diables au collège est un film français réalisé par Jean Vigo en 1933. Il est interprété par Jean Dasté, Robert le Flon, Du Verron, Delphin, Léon Larive, Louis de Gonzague et Raphaël Diligent.



Jean Vigo est le fils de l'anarchiste Eugène Bonaventure de Vigo. Pas étonnant donc que Zéro de conduite fasse l'apologie de la révolution et du bouleversement de l'ordre établi. Mais ne vous attendez pas à un clone français d'Izo ou d'Il était une fois la révolution. Zéro de conduite se déroule entièrement dans un petit collège et narre l'oppression d'enfants par leurs surveillants et la rébellion qui s'en suit.

Tout démarre avec l'arrivée d'un nouveau pion, Huguet, dont la bienveillance va permettre à trois élèves perturbateurs, Caussat, Colin et Briel, toujours punis, d'ourdir un complot. Après avoir joué à imiter Charlie Chaplin et s'être attiré la sympathie des gamins en démontrant sa capacité à dessiner en faisant le poirier, Huguet va couvrir le plan des sauvageons...

Réalisé en 1933 mais interdit de projection pendant douze ans, car jugé "antifrançais", Zéro de conduite n'est sorti qu'à la libération, en 1945. Aujourd'hui, cette surréaliste histoire de collégiens organisant un coup d'état dans leur établissement scolaire semble pourtant délicieusement bénigne dans sa forme, même si le fond prête toujours à réfléchir.

La musique de Maurice Jaubert soutient admirablement bien certaines scènes muettes, même si le film est parlant et l'ensemble, sans atteindre le degrés de surréalisme d'un Luis Buñuel, tient de la pure poésie, tant visuelle que narrative. Alors si vous voulez rester un cinéphile déviant tout en vous cultivant un peu vous savez ce qu'il vous reste à faire... C'est même disponibles gratuitement sur Internet Archive, comme beaucoup d'autres excellents films d'avant 1940.

Trailer Park of Terror de Steven Goldmann

Trailer Park of Terror est un filma américain réalisé par Steven Goldmann en 2008. Il est interprété par Nichole Hiltz, Trace Adkins, Priscilla Barnes, Stefanie Black, Jeanette Brox et Madonna Cacciatore.



Dès l'ouverture deux texans discutent à la TV de Herschell Gordon Lewis (en citant 2000 Maniacs, son meilleur film) et de Massacre à la tronçonneuse. Deux bons exemples à suivre, mais Trailer Park of Terror n'a pas grand chose à voir avec ces références, si ce n'est peut-être l'usage impromptu de la musique qui rappelle le bijou de Lewis. Après tout Steven Goldmann a fait ses armes en filmant Metallica est connu pour Broken Bridges, une histoire mélodramatique de musicien country avec Toby Keith. Il signe d'ailleurs une partie de la bande originale.

Trailer Park of Terror est un film de fantômes, même si ces derniers sont dotés d'un look de zombi et peuvent se rafistoler après une explosion avec un rouleau de ruban adhésif et une agrafeuse. Comme la majorité des films de fantôme, donc, il navigue entre deux lignes narratives. D'un côté il y a le présent, où un groupe de jeunes en difficultés (comprendre drogués, cleptomanes, nymphomanes ou même gothiques) accompagnés d'un pasteur se retrouvent bloqués par un accident de la route dans un ancien parc à caravanes où il font la rencontre d'une bande de revenants particulièrement agressifs. De l'autre nous avons le passé, avec une histoire hyper-sordide de jeune fille abusée trouvant finalement la vengeance dans l'extermination de ses bourreaux.

Les deux facettes du film sont résolument différentes, rapprochant Trailer Park of Terror d'oeuvres plus complexes comme APT ou Bunshinsaba. Ce n'est pas la hantise qui prend aux boyaux et qui flanque la nausée, mais le récit du passé et les horreurs bien réelles ayant aboutit à la malédiction. Pour le présent c'est plus du délire pour adolescent, rythmé, coloré et déjanté. Nous avons ainsi le droit à un massage qui se termine la colonne vertébrale à l'air, à du stock car contre des zombis, à un cadavre maniant la guitare électrique et surtout à une belle brochettes de trépas gores.

Abusant du sexe, de la drogue et du rock 'n' roll, Trailer Park of Terror tient à la fois du délire de potache, du machin bassement racoleur et commercial et de la critique sociale sordide et nihiliste (mais à dose homéopathique). A vous de voir si le cocktail vous tente.