mercredi 9 mai 2012

Shelter de Måns Mårlind et Björn Stein

Shelter est un film américain réalisé par Måns Mårlind et Björn Stein en 2010. Il est interprété par Julianne Moore, Jonathan Rhys Meyers, Jeffrey DeMunn, Frances Conroy, Nathan Corddry, Brooklynn Proulx, Brian Anthony Wilson et Joyce Feurring.



Cara Harding, une brillante psychiatre interprétée par Julianne Moore est présentée par l'intermédiaire de son père, également docteur, à David, un patient souffrant de trouble de la personnalité multiple (ou trouble dissociatif de l'identité si on suit la nomenclature du DSM-IV). Persuadée d'avoir affaire à un imposteur, David étant dans le couloir de la mort, elle ne va rapidement remarquer que les "personnalités" de David savent trop de choses.

Thriller psychologique à la Hypnose, Shelter partage des ingrédients avec The Skeleton Key mais également Le Témoin du mal et Ring. Sa réalisation, confiée à deux suédois, est d'une précision remarquable et son interprétation est solide. De plus, l'argument surnaturel permet de ne pas utiliser le trouble dissociatif de l'identité comme prétexte pour faire n'importe quoi (là je pense à Identity et The Ward, mais aussi Color of Night).

Bien construit et parsemée de scènes vraiment fortes, tel que la première confrontation entre Cara et David, Shelter fonctionne un temps, puis s'essouffle progressivement avant de se conclure pas un final poussif qui est loin d'être à sa hauteur. Cela peut décevoir mais ne gâche pas l'ensemble. De même, il parvient à réussir l'exploit d'être à la fois anti-religieux (critique virulente des sectes et des croyants), tout en faisant reposer son intrigue sur l'existence de l'âme. Là encore, cela risque d'en énerver certains.

Personnellement, j'aime beaucoup ce type de film dès qu'ils s'éloignent des quelques twists traditionnels sans cesse répétés. À vous de voir si vous êtes également amateur du genre.

lundi 7 mai 2012

The Ward de John Carpenter

The Ward (ou John Carpenter's The Ward) est un film fantastique américain réalisé par John Carpenter et sorti en 2011. Il est interprété par Amber Heard, Mamie Gummer, Danielle Panabaker, Lyndsy Fonseca, Laura-Leigh, Mika Boorem, Jared Harris et Susanna Burney.



Voir John Carpenter de retour est un vrai plaisir pour tous les fans de cinéma horrifique et fantastique. Si on oublie ses quelques contributions à la série Masters of Horror, il faut remonter à Ghosts of Mars, en 2001, pour le retrouver derrière une caméra.

Kristen, une jeune femme incarnée par Amber Heard, est interné après avoir incendié volontairement une ferme. Enfermée dans un hôpital psychiatrique avec d'autres folles, elle découvre rapidement qu'un spectre semble errer la nuit, dans les couloirs.

Le réalisateur de Vampires et de Christine nous offre ici un film de fantôme dont le casting est presque exclusivement féminin, ce qui contraste avec ses productions très masculines (New York 1997, The Thing, Invasion Los Angeles et L'Antre de la folie). Cela nous ramène au début de sa carrière, en 1978, avec Halloween, qui était essentiellement peuplé d'adolescentes.

Si on oublie le twist final, élément devenu tristement incontournable dans un cinéma fantastique contemporain qui s'essouffle et qui s'auto-plagie à l'infini, la réalisation de The Ward est très classique et colle avec la volonté de situer l'action dans les années 60. Les effets de miroirs, les jump scares et le passage à la morgue sont autant de poncifs vus et revus, mais toujours fonctionnels.

Quelques scènes violentes nous rappellent que nous avons affaire au papa d'Halloween, mais The Ward reste à des kilomètres du gore maladroit et exagéré de Saw et d'Hostel. En fait, si on tient compte de l'évolution graphique du cinéma fantastique des 20 dernières années, le film de Carpenter est bien plus psychologique que visuel. C'est d'ailleurs sa principale qualité, et ce cela qui lui permet de fonctionner si efficacement.

Le développement des personnages, les différentes prisonnières de l'asile, et leur interaction sont au centre de l'intrigue. Malheureusement, même si le casting fonctionne très bien, il manque la graine de folie et d'originalité qui caractérisait jadis le cinéma du maitre. On suit l'histoire avec intérêt et curiosité, mais on ne bascule jamais dans la terreur ou la fascination.

Le twist, pompée à Identity (qui lui-même s'inspirait indirectement de Psychose) est le principale défaut de l'ensemble. A vouloir faire original, Carpenter tombe dans le piège du déjà-vu. Mais, si on fait abstraction de ce défaut, The Ward est un bon film, qui ne pêche que par comparaison avec le reste de la carrière de son réalisateur.

samedi 5 mai 2012

The Task d'Alex Orwell

The Task est un film américain réalisé par Alex Orwell en 2011. Il est interprété par Alexandra Staden, Victor McGuire, Adam Rayner, Antonia Campbell-Hughes, Ashley Mulheron et Amara Karan.



Tout commence par l'enlèvement d'un sympathique jeune homme qui venait de proposer son aide à une demoiselle qui l'avait bouclé dans la rue. Enchainé à d'autres victimes et encagoulé, il repend ses esprits face à un présentateur télé affublé d'un masque de clown. Ce dernier leur explique que, suite à un casting passé quelques mois plus tôt, ils ont tous été sélectionné pour participer à une émission de télé-réalité extrême. Afin d'obtenir 20 000 dollars et une célébrité bien méritée, ils devront passer la nuit dans une prison désaffectée, haut-lieu du paranormal.

Après le désistement d'un candidat qui s'éclipse en taxi nous avons le droit à la présentation de nos personnages. On fait dans le classique : une intello à lunette prétentieuse, un homosexuel caricatural, un noir baraqué, une bimbo, etc. Dès-lors, le jeu peut commencer.

Alors que de loin The Task ressembalit à un clone de Cube ou de House of 9, nous voilà avec un jeu de piste simple et linéaire. Faire passer une nuit dans une prison hantée à une bande de stéréotypes pour en tirer une émission de téléréalité, ce n'est pas très original. C'était à peu de choses près le script d'Épisode 50 (qui commençait dans un hôpital, mais se terminait bien dans une prison). Là, la nouveauté, c'est que nos candidats doivent passer des épreuves "terrifiantes", qui tiennent quand même plus de Fort Boyard que de Saw.

Alors, il y a un twist (c'est hanté pour de bon), puis un twist dans le twist (c'est du cinéma), puis un twist dans le twist dans le twist. Tout ça reste assez convenu sans jamais être bon ni mauvais. A voir a la rigueur, pour les amateurs de train fantôme et de fausse frousse à base de faux sang (je sais, au cinéma c'est toujours du faux sang, mais là c'est vraiment censé en être).

jeudi 3 mai 2012

Altitude de Kaare Andrews

Altitude est un film fantastique américano-canadien réalisé par Kaare Andrews en 2010. Il est interprété par Jessica Lowndes, Julianna Guill, Ryan Donowho, Landon Liboiron, Jake Weary et Mike Dopud.



Afin de se rendre sur les lieux d'un concert, une bande de potes embarquent à bord d'un avion loué pour l'occasion par Sara, détentrice depuis peu de son brevet de pilote. Mais après un décollage sans incidents, le petit bimoteur se retrouve bloqué en ascension suite à une pane du volet arrière. Et pour corser le tout, il plonge dans un inquiétant nuage noir.

La présentation des personnages est vite faite : ce sont tous des stéréotypes particulièrement énervants. Nous avons la brute musclée et égoïste (sans doute capitaine de son équipe de foot, si on respecte les clichés jusqu'au bout), sa copine décérébrée, un jeune amateur d'escalade plutôt sympa, un intello, collectionneur de comics et désespérément amoureux de Sara et enfin Sara proprement dite, l'héroïne du film, une jeune femme forte qui dissimule derrière son assurance un traumatisme d'enfance. Elle réussit d'ailleurs l'exploit d'être plus antipathique que la brute, ce qui était loin d'être gagné.

Altitude navigue entre le film de catastrophe, version intimiste, et le huis clos (Huis clos de Jean-Paul Sartre est d'ailleurs cité). Les personnages se disputent mais leurs options sont très limitées. À part larguer du leste et tenter de sortir pour débloquer ce qui coince, ils ne font rien de tout le film si ce n'est s'insulter, se battre et émettre des hypothèses loufoques. Heureusement, dans les nuages, se cache un monstre tentaculaire qui permet de donner un certain rythme, même si ses apparitions sont rares.

Le décors quasi-unique du film tient de l'exercice de style, mais ce choix artistique ne sauve pas Altitude d'une certaine médiocrité. Les personnages sont taillés à la truelle, l'histoire n'avance que lentement et la réalisation n'a rien de mémorable. Restent un dénouement presque orignal et vraiment imprévu et quelques beaux plans d'orage.

mardi 1 mai 2012

Terror Trap de Dan Garcia

Terror Trap est un film américain réalisé par Dan Garcia en 2010. Il est interprété par Michael Madsen, David James Elliott, Jeff Fahey, Heather Marie Marsden, Andrew Sensenig et Lacey Minchew.



Un couple plutôt mal en point voyage sur la route pour en s'engueulant. Leur objectif : des vacances dans un casino du sud. Mais une voiture les heurte intentionnellement à deux reprises. En panne au milieu de nul-part, ils rencontrent un policer local qui les conduit à un motel pour qu'ils y passent la nuit en attendant une dépanneuse. Ce qu'ils ne savent pas, mais que suppute le spectateur, c'est que là-bas, des tueurs sadiques les attendent.

Terror Trap est facile à résumer : c'est exactement Vacancy (avec des éléments de Vacancy 2). On y retrouve le même couple d'âge moyen qui semble se détester mais qui face à l'adversité se resserre, la même lutte pour la survie se résumant à se barricader pendant l'essentiel du métrage et les même poignées de portes qui sont secouées de façon inquiétante. Sachant que Vacancy avait déjà emprunté pas mal de choses à Psychose et aux slashers, il ne reste plus un soupçon d'originalité.

Du coup, on fait dans la surenchère. Il y a plus de tueurs, plus de spectateurs pervers et plus de scènes inutiles où de pauvres filles n'ayant rien à voir avec l'intrigue se font torturer. Cela ne fait bien entendu pas illusion, mais meuble.

Cependant, Vacancy était correctement réalisé par un Nimród Antal plutôt en forme. On ne peut pas en dire autant de Terror Trap qui accumule les erreurs : montages maladroit, timecodes des caméras incohérent, plans de torture gratuite insérés n'importe où n'importe quand. Et ce qui n'est pas monté de travers est tout simplement insipide tellement il est peu original.

Mais le vrai problème c'est le script : c'est simple, tous les ajouts faits par rapport au scénario de Vacancy sont stupides. Il est impossible de massacrer ses sbires aussi régulièrement sans rencontrer un problème de ressources humaines. Pourquoi se plaindre des prix de victimes captives (entre 250 et 1000 dollars pour des femmes splendides, suivant l'origine), au risque de perdre des précieux fournisseurs, quand il est explicité que l'affaire rapporte beaucoup ? Pourquoi fuir à pied quand on a un camion de pompiers, une voiture de police et certainement des dizaines d'autres véhicule à disposition ? Pourquoi cette épilogue avec des personnages qu'on ne connait même pas ?

Terror Trap est raté de A à Z. Il semble bricolé pour inclure des éléments d'Hostel, de la nudité et de la torture alors que son intrigue centrale en est dépourvu. Il est mal filmé, sans suspens et souffre d'une absence total d'originalité.