mercredi 29 février 2012

The Cinema Snob de Brad Jones

The Cinema Snob est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par Brad Jones depuis 2007. A partir de 2010, Brad Jones rejoint That Guy With The Glasses, mais il dispose toujours de son propre site web (thecinemasnob.com). A l'heure actuelle, l'émission compte 143 épisodes (dont 124 sont disponibles sur TGWTG).



L'idée de The Cinema Snob est inspirée d'un épisode de l'émission Siskel and Ebert diffusé en 1984. Roger Ebert y analysait en profondeur un simple slasher sans saveur (Friday the 13th: The Final Chapter), le tout avec un surprenant sens du détail. Dans The Cinema Snob, Brad Jones incarne donc un critique de cinéma hautain et pédant qui sur-analyse des mauvais films.

Vu de loin, cela peut ressembler au travail de Doug Walker (également inspiré de Siskel and Ebert), mais le répertoire n'est pas du tout le même. Brad Jones s'intéresse à ce qui se fait de plus underground. Comprenez qu'il décortique des films d'Umberto Lenzi plan par plan et qu'il est incollable sur la nazixploitation et sur les clones de Cannibal Holocaust.

A l'écran, le personnage interprété par Brad Jones est d'un snobisme extrême. Il commente chaque plan avec sérieux mais surtout avec une abondance risible de références obscures qui contrastent avec la médiocrité des films qu'il s'inflige. Il est cynique et tellement sarcastique qu'il tient souvent du pervers sadique. Devant la plus célèbre scène du pathétique Anthropophagous, il vous expliquera par exemple que c'est une faute de goût de manger un fétus humain sans ketchup (et illustrera son propos)...

Très puritain, le Cinema Snob utilise énormément de grosses boites noires pour cacher tout ce qui pourrait choquer la décence, mais ne fait jamais rien pour masquer la violence carde et malfoutue des films qu'il analyse. Cela donne parfois un résultat étrange, surtout quand il consacre un épisode à The Gestapo's Last Orgy ou a un clone érotique du film E.T. (oui, ça existe, en fait il y en a même plusieurs).

Au final, on obtient un résultat très grinçant, qui n'amusera que les amateurs les plus détraqués d'humour noir et de séries Z d'exploitation

lundi 27 février 2012

Ask That Guy with the Glasses de Doug Walker

Ask That Guy with the Glasses est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par Doug Walker depuis 2008. A l'heure actuelle, elle compte 67 épisodes (mais seulement deux décors, qui sont d'ailleurs factices, puisque le tout est tourné sur fond bleu).



Doug Walker n'est pas seulement le créateur des 5 Second Movies et de The Nostalgia Critic. On lui doit aussi Ask That Guy with the Glasses, un one-man-show étrange et inclassable dans lequel il répond à des questions posées par un voix off. Comme toutes les œuvres de Walker, cette émission est disponible en ligne sur le site That Guy With The Glasses, accompagnée d'autres trésors.

Ask That Guy with the Glasses semble être au départ une sorte de courrier des lecteurs... Du moins en théorie, car le personnage incarné par Doug Walker, ici, un aristocrate pervers, répond d'une façon extrêmement raffinée et sadique à des questions complètement surréalistes. Excentrique fumant la pipe et déblatérant flegmatiquement depuis son salon, ce Guy with the Glasses fait preuve d'une imagination tordue, d'un égocentrisme démesuré et d'un total mépris de la morale et de la bienséance.

Il faut dires que les questions sélectionnées sont déjà très particulières : Who would win in a fight, Ash from Pokémon or Ash from Evil Dead?, What would happen if you got 666 on a slot machine?, Will you marry me? ou encore If Barbie is so popular, then why do you have to buy her friends?.

Ask That Guy with the Glasses confirme sans ambiguïté le véritable talent comique de Doug Walker... Les amateurs d'humour noir grinçant apprécierons ces petits exercices de théâtre.

samedi 25 février 2012

The Nostalgia Critic de Doug Walker

The Nostalgia Critic est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par Doug Walker depuis 2007. A l'heure actuelle, elle compte 193 épisodes (et 42 épisodes hors-série).



Dans les cinéphiles déviants, on compte une famille assez particulière de clients : les amateurs de nanars. Représentés par Nanarland en France, ils font l'objet de divers cultes. Regardez les débats sur Manos: The Hands of Fate ou Plan 9 from Outer Space et vous verrez qu'internet est un drôle d'endroit où l'on se bat pour savoir si Uwe Boll est plus mauvais qu'Ed Wood .

Pour les anglophones, il existe un site web consacré aux critique de ces films, mais contenant également des centaines d'autres pépites : That Guy With The Glasses. C'est un vrai paradis, sur lequel vous perdrez aisément des dizaines d'heures.

Dessus vous découvrirez les vidéo de The Nostalgia Critic, un personnage charismatique interprété par Doug Walker qui se déchaine sur les mauvais films des années 80 et 90. Très inspiré du duo formé par Siskel et Ebert, une référence pour les cinéphiles, Doug les cites souvent (notamment dans son épisode consacré à North).

En vrac vous trouverez des critiques de Cool as Ice, de The Next Karate Kid, de Batman and Robin et de Jack Frost, mais également des épisodes inclassables comme une série de Top 11 (référence ouverte à Spın̈al Tap). Il ne s'agit pas de n'importe quels tops 11, puisque nous avons le Top 11 Drug PSAs ou le Top 11 Cereal Mascots.

Une autre série d'épisodes, plus sérieuse, est consacrée à des duels entre des films et leurs remakes (Old Vs. New: True Grit ou Old Vs New: Willy Wonka). Enfin, il y a des épisodes complètement hors-série, comme cette fameuse bataille qui l'opposa à l'Angry Video Game Nerd (The Battle of Epic Proportions et AVGN Vs. NC Final Battle).

Instigateur de That Guy With The Glasses (au départ une simple chaine Youtube), Doug Walker a rapidement été rejoint par une multitude de critiques qui partagent tous son site web ainsi que son goût pour la dérision. Eux aussi méritent d'êtres découverts, même si Walker demeure la star incontesté de son site web.

jeudi 23 février 2012

Grave Encounters des Vicious Brothers

Grave Encounters est un film d'horreur canadien réalisé par les Vicious Brothers en 2011. Il est interprété par Sean Rogerson, Juan Riedinger, Ashleigh Gryzko, Mackenzie Gray, Merwin Mondesir et Ben Wilkinson.



Après vous avoir parlé de Paranormal Activity, de Paranormal Activity 2, de Paranormal Activity: Tokyo Night, de Paranormal Activity 3, de Paranormal Entity, de Paranormal Entity 2, de Paranormal Entity 3, de Paranoid Activity 2 et de Phénomènes paranormaux, il était indispensable de vous parler de Grave Encounters (d'ailleurs nommé Fenomeni paranormali en Italie). Bien entendu, cela ne me permettra pas d'atteindre l'exhaustivité tant le genre du found footage est saturé de productions identiques en ce moment, mais Grave Encounters a quelques éléments novateurs, ce qui explique pourquoi il fut pillé par la suite par Episode 50 (même scénario, même narration, mais beaucoup moins bon).

Une équipe de télévision spécialisée dans le paranormal, se rend dans l'hôpital psychiatrique de Collingwood, laissé à l'abandon, pour essayer de comprendre les phénomènes étranges qui sont sensé s'y produire depuis plusieurs années. Mais les choses vont rapidement déraper, et ce sixième épisode de Grave Encounters sera leur dernier...

Dans les grandes lignes, Grave Encounters est un mélange du Noroi de Kôji Shiraishi pour le côté documentaire sur le paranormal qui tourne mal (ou The Blair Witch Project si vous voulez rester classique) et du Kansen de Masayuki Ochiai pour l'hôpital hanté (ça marche aussi avec L'Hôpital et ses fantômes de Lars von Trier ou Stephen King's Kingdom Hospital).

Il faut d'abord souligner que, pour la première fois depuis une éternité, les personnages ont une réaction assez logique : ayant compris qu'il y a vraiment des fantômes et qu'ils ne peuvent pas sortir, ils se mettent tous ensembles dans une pièces éclairée par des projecteurs et attendent le matin. Hélas, ça ne fonctionne pas (dilatation du temps : la nuit se prolonge à l'infini).

Même s'il manque de scénario, Grave Encounters fait peur. Accumulant les scènes simples (portes qui claquent, jump scares et ombres difformes), il finit par avoir le spectateur à l'usure. Les Vicious Brothers maitrisent particulièrement bien leurs éclairages et leur mise en scène, faisant progressivement monter la tension alors que la nuit s'éternise. Pendant les dernières minutes, on partage la panique, la folie, l'épuisement et la paranoïa des personnages...

En plus de son usage très intelligent des timecodes des caméras pour illustrer une certaine dislocation des repères temporels, Grave Encounters joue remarquablement avec la dislocation spatiale : l'hôpital s'étend et se déforme, à la façon du manoir de Rose Red. Cela aboutit même à un couloir infini qui rappellera aux joueurs de Silent Hill: The Room certains de leurs pires cauchemars.

Au final, Grave Encounters est un film élémentaire mais vraiment anxiogène si on arrive à s'immerger dedans.

mardi 21 février 2012

Paranoid Activity 2 de Kevin Clark et Manzie Jones

Paranoid Activity 2 est un film d'horreur américain réalisé par Kevin Clark et Manzie Jones en 2011. Il est interprété par Natasha Blasick, Andrew Bassano Brewer, Braxton Davis, Manzie Jones et Jenny Sommerfeld.



En plus d'être réalisateur et acteur principale (le rôle de Jonzi), Manzie Jones est scénariste, producteur, compositeur et musicien de Paranoid Activity 2. En fait, il ne lui manque que le casting et la direction de la photographie...

Une jeune couple, Jonzi et Vivian, s'installe dans une nouvelle maison. Comme Jonzi possède une grosse caméra, il décide de tourner une sorte de documentaire sur son déménagement, ce qui ne manque pas d'attirer un fantôme, car depuis quelques années ces derniers semblent obsédés par l'idée de se faire filmer par des cinéastes amateurs. Cela tombe bien, puisque c'est justement le genre de couple à payer un médium pour animer leur pendaison de crémaillère.

Amateurs de found footage, voilà le dernier clone en date de Paranormal Activity. D'ailleurs, il s'appelle Paranoid Activity 2 pour induire les gens en erreur et leur faire croire qu'il s'agit d'une suite au plus injustifié des succès du box-office. J'ai la preuve de ce que j'affirme : il n'existe pas de Paranoid Activity 1. Ce qui, réflexion faite, est une bonne nouvelle...

Avez-vous posé des bougies décoratives partout dans votre maison lors de votre dernier déménagement, y compris sur des piles de livres que vous êtres occupé à déballer et à ranger ? D'ailleurs, utilisez-vous ces petites bougies par dizaines, quel que soit l'occasion, la pièce et l'heure ? Enlevez-vous systématiquement toutes les étiquettes de tous vos produits de consommation (coca, jus de fruits) ? Jouez-vous de l'ukulélé dans les ascenseurs ? Non ? Félicitations, vous ne risque pas d'apparaitre dans Paranoid Activity 2. Car ce film réussit l'exploit d'arriver à rendre non-crédibles de banales scènes de la vie quotidienne. Alors que Paranormal Acivity était simplement ennuyeux, ce clone est tellement bancal qu'il en devient presque regardable.

Les protagonistes brillent par leur stupidité. Par exemple, le fantôme de Paranoid Activity 2 a des troubles obsessionnels compulsifs. Toutes les nuits, il se sent obligés d'étaler méthodiquement la vaisselle du couple, en quadrillant le carrelage. Après l'hypothèse de la blague, qui ne rassure que quelques jours nos deux benêts, il faut se faire à l'évidence : ce n'est pas normal. Jonzi tente alors de tendre des ficelles partout dans la cuisine, ce qui ne trouble nullement l'entité dans son rituel... Mais l'idée évidente, celle qui donnerait une preuve à notre sceptique borné, ça serait de laisser sa caméra tourner sur place... Hélas, ça demanderait un système nerveux central.

C'est d'ailleurs dans cette sous-exploitation systématique de la caméra que Paranoid Activity 2 diverge de son ainé. Car, par ailleurs, en dépit de ses TOCs avec la vaisselle, l'entité présentée est tristement banale. Elle produit des bruits étranges, allume la TV, claque les portes et joue avec les ampoules. De plus, quand elle ne fait pas des ombres chinoises, elle dégrade la qualité des enregistrements vidéos, ce qui permet de nous offrir des artefacts qu'on croyait oubliés avec le passage au numérique.

Reste cependant un couple vraiment attachant, qui ne passe pas l'essentiel de son temps à se disputer mais plutôt à fumer des pétards. Et rien que pour ça, Paranoid Activity 2 surpasse presque Paranormal Activity (ainsi que Paranormal Entity). Cela ne veut malheureusement pas dire que c'est un bon film... A moins que vous n'ayez développé un goût déviant pour ce genre de cinéma réalité en carton.

dimanche 19 février 2012

Colour from the Dark de Ivan Zuccon

Colour from the Dark est un film italien réalisé par Ivan Zuccon en 2008. Il est interprété par Debbie Rochon, Michael Segal, Marysia Kay, Gerry Shanahan, Eleanor James, Alessandra Guerzoni et Matteo Tosi.



Colour from the Dark est une adaptation libre de La Couleur tombée du ciel, une nouvelle fantastique de Howard Phillips Lovecraft. C'est la troisième adaptation de cette nouvelle, après Die, Monster, Die! en 1965 et La malédiction céleste en 1987.

Bien que le cadre de la nouvelle d'origine, publiée en 1927, soit la ville d'Arkham, aux États-Unis, l'intrigue est ici transposée en Italie, dans les années 40, pendant la seconde guerre mondiale. Ce qui constitue un choix intéressant.

Nous suivons donc un fermier handicapé, qui vit avec sa femme et sa belle sœur dans une ferme isolée. La guerre ravage le pays, les nazis pourchassent les juifs et tous les hommes valides sont au front. C'est dans ce contexte, oppressant et particulièrement bien exploité, que va s'éveiller quelque-chose de maléfique et d'incompréhensible : une lueur tapie au fond d'un puit.

Nous avons principalement trois protagonistes : Pietro, sa femme Lucia et surtout Alice. Alice, muette et un peu simple d'esprit, qui ouvre le film avec une séquence terrifiante. Attirée par le puit mais trop effrayée pour sortir de sa chambre, la jeune femme brandit sa poupée, comme un totem protecteur... Tout au long d'une interminable scène, elle avance, avec, devant elle, cette horrible créature de chiffon au visage sinistre.

L'utilisation d'une poupée comme éclaireur, les cadrages, la façon abrupte dont la scène est introduite... Tout cela est quasi-parfait, faisant des premières minutes de Colour from the Dark un vrai moment d'angoisse. Par la suite, ça se gâche un peu. Même si le film arrive à avoir une ambiance pesante et de nombreuses scènes qui fonctionnent à un niveau viscéral, il manque de substance. Un peu comme certains films de fantômes japonais, où on est terrorisé l'espace de plusieurs séquences mais où l'absence d'intrigue finit par se retentir.

Le côté lovecraftien de l'histoire, avec une entité cosmique, incompréhensible et complètement "autre", est partiellement désactivé par l'abjection qu'a la chose des croix et de nombreuses similitudes avec un simple cas de possession démoniaque. Heureusement, les acteurs, très convaincants, parviennent à rendre le tout crédible.

Au final, nous avons un résultat imparfait mais satisfaisant. L'histoire s'éloigne beaucoup de Lovecraft et tient mal la durée mais l'ambiance est fantastique pour un simple film italien réalisé avec 100 000 dollars. Ce n'est certes pas du Guillermo del Toro, mais on à des années lumières des slashers sans saveurs que produit le cinéma horrifique low-budget américain.

Bref, surveillez la carrière de Ivan Zuccon, ce jeune homme est prometteur.

vendredi 17 février 2012

Necronomicon de Brian Yuzna, Christophe Gans et Shusuke Kaneko

H.P. Lovecraft's: Necronomicon (ou encore Necronomicon: Book of the Dead) est un film américain réalisé par Brian Yuzna, Christophe Gans et Shusuke Kaneko en 1993. Il est interprété par Bruce Payne, Richard Lynch, Jeffrey Combs, Belinda Bauer, David Warner et Maria Ford.



Outre Dagon et Colour from the Dark, il faut aussi citer Necronomicon dans les bonnes adaptations de Howard Phillips Lovecraft à l'écran. Anthologie horrifique constituée de trois segments (adaptés de trois nouvelles distinctes), le film est inégal mais demeure intéressent de bout en bout. Son principal mérite étant de montrer à quel point l'œuvre de Lovecraft est variée et peut être sujette à de nombreuses interprétations. La perception des trois réalisateurs convoqués pour travailler sur Necronomicon est en effet complètement différente.

Il y a une intrigue globale qui introduit Jeffrey Combs dans le rôle de Howard Phillips Lovecraft. Ce dernier s'introduit par la ruse dans un monastère pour lire le fameux Necronomicon, le livre impie écrit par Abdul Al-Hazred. Par la suite, cette arc narratif est le prétexte pour raconter trois histoires mais sert également d'épilogue.

La première nouvelle adaptée est Les rats dans les murs (The Rats in the Walls en VO), une histoire assez secondaire dans la bibliographie de l'auteur. La réalisation est confiée à Christophe Gans, un geek cinéphile à l'érudition incroyable. Même si la qualité de ses adaptations est sujette à débat, notamment en ce qui concerne leur scénario, c'est un homme capable de préserver avec une grande fidélité l'ambiance du matériau qu'il porte à l'écran (voir son Silent Hill et son Crying Freeman). Ici, il nous sert un segment dont l'esthétique évoque Mario Bava et Lucio Fulci et dont le scénario, simple, directe et linéaire, suscite cependant une tension incroyable.

Shusuke Kaneko, connu pour son adaptation cinématographique de Death Note et sa résurrection de la franchise Gamera, s'occupe du second segment. Son histoire, adaptée de la nouvelle Air froid, est la plus complexe du lot, avec une narration évoluée à base d'allers-retours incessants entre le présent et le passé. Hélas, sa réalisation n'est pas toujours à la hauteur (en revanche, ses effets spéciaux sont impeccables).

Brian Yuzna, connu pour Bride of Re-Animator et Beyond Re-Animator, donc ayant déjà travaillé sur du Lovecraft, signe le dernier segment avec une adaptation de Celui qui chuchotait dans les ténèbres. Sa vision est résolument gore, mais se permet aussi d'introduire d'incroyables décores infernaux. L'histoire parle de tueur en série, l'atmosphère est carde et on termine dans le sang, le grotesque et la démence la plus totale... Une véritable réussite.

Malgré un budget de série B, la présence de trois excellents réalisateurs, alors tous au début de leurs carrières respectives, fait de ce Necronomicon un bon film.

mercredi 15 février 2012

Cthulhu de Daniel Gildark

Cthulhu est un film d'horreur américain réalisé par Daniel Gildark en 2007. Il est interprété par Cara Buono, Jason Cottle, Richard Garfield, Ian Geoghegan, Scott Green, Dennis Kleinsmith et Amy Minderhout.



Publiée en 1936, Le Cauchemar d'Innsmouth (The Shadow Over Innsmouth en VO) est une extraordinaire nouvelle fantastique de Howard Phillips Lovecraft. Elle fut adapté en jeu vidéo dans Call of Cthulhu: Dark Corners of the Earth, mais aussi deux fois au cinéma : d'abord dans Dagon de Stuart Gordon en 2001, puis dans Cthulhu en 2007.

Cette fois, pas de transposition en Espagne, on reste aux États-unis (on passe cependant du Massachusetts au Nord-Ouest Pacifique). Un homme dont la mère vient de mourir rentre à la demande de sa sœur dans son village natal pour régler une histoire de succession. Sur place, il découvre un culte étrange et innommable et un pacte antique qui lie les homme à une race répugnante de créatures anthropomorphiques qui vivent dans les océans.

Plus fidèle à l'esprit lovecraftien que Dagon, qui faisait un peu trop dans le film d'horreur classique, Cthulhu jouit d'une ambiance poisseuse. On sent les complots centenaires et les rituels plus anciens que l'humanité qui se dissimulent dans chaque cave... On renifle l'odeur de la mer, du poisson pourri et des pécheurs disparus à jamais. On entend les prières archaïques des profonds...

Et puis c'est tout. Pas de réel développement à l'intrigue, peu de personnages secondaires et pas d'explications. Juste une conclusion abrupte qui laisse une impression d'inachevé. On sent un immense potentiel inexploité.

Les fans crieront à l'hérésie. D'abord le titre n'est pas pertinent. Ensuite l'intrique s'éloigne énormément de la nouvelle adapté. Enfin on a du sexe alors que Lovecraft n'en parlait jamais (c'est l'auteur le plus prude et le plus complexé ayant existé). Mais comme adapter le Mythe de Cthulhu à l'écran est presque impossible, on ne peut pas en vouloir à Daniel Gildark de se permettre certaines libertés.

Au final, on a une adaptation qui ne retient qu'une facette du génie lovecraftien et qui s'enlise dans un rythme mou et pesant. Cela donne un film a voir pour les fans du Mythe de Cthulhu mais dispensable pour les autres.

lundi 13 février 2012

Dagon de Stuart Gordon

Dagon est un film américain réalisé par Stuart Gordon en 2001. Il est interprété par Ezra Godden, Francisco Rabal, Raquel Merono, Macarena Gómez, Brendan Price, Birgit Bofarull et Uxía Blanco.



Avec Re-Animator, Stuart Gordon est considéré comme un des rares réalisateurs à avoir réussi à faire une bonne adaptation du travail de Howard Phillips Lovecraft. Même si j'aime beaucoup le film Re-Animator, il faut reconnaitre que la nouvelle dont il est adapté, Herbert West, réanimateur, publiée sous forme de feuilleton dans une revue amateur n'est pas très représentative du style de Lovecraft. Simple histoire de morts-vivants avec des scènes particulièrement sanglantes, Herbert West, réanimateur est loin du cosmicisme des autres œuvres de Lovecraft et ne s'inscrit nullement dans le Mythe de Cthulhu.

Tout le monde attendait donc Stuart Gordon au tournant pour son adaptation de Dagon, une autre nouvelle de Lovecraft, publiée en 1917 et extrêmement importante. C'est en effet la première histoire à introduire un des éléments du Mythe de Cthulhu : Dagon lui-même. Mais le film Dagon, en dépit de son nom, est en fait adapté du Cauchemar d'Innsmouth (The Shadow Over Innsmouth en VO). De plus, l'intrigue est transposée de nos jours et délocalisée en Espagne.

Après une tempête aussi brutale qu'inattendue, une bande de jeunes adultes en vacances à bord d'un voilier s'écrase contre des récifs à proximité de Galice, un petit village de pécheurs. Quand ils arrivent sur place pour chercher de l'aide, ils ne trouvent que des maisons vides... Mais d'étranges chants proviennent de l'église.

S'en suit une histoire plutôt palpitante, qui repose sur une ambiance profondément lovecraftienne. Villageois dégénérés aux mains palmées ayant passé des contrats impies avec des créatures oubliée, rituels anciens, dieu abjecte : tous les éléments du mythe sont présents. On s'intéresse au sort des personnages et, à défaut d'avoir vraiment peur, on suit l'intrigue avec attention. C'est bien ficelé, angoissant et remarquablement raconté.

En dépit d'un paquet d'imperfections (du sexe dans une histoire de Lovecraft, mais c'est une hérésie), Dagon fonctionne. Il est d'ailleurs considéré comme une des meilleures adaptations cinématographique du Mythe de Cthulhu. Ce qu'il est certainement.

Cependant, même si le film de Gordon doit être vu, il y a moyen de faire dix fois mieux avec ce matériaux (regardez du côté des jeux vidéo, avec Prisoner of Ice ou Alone in the Dark)... Attendons donc qu'un grand réalisateur s'attelle à cette tache (Les Montagnes hallucinées de Guillermo del Toro, par exemple).

samedi 11 février 2012

Les Cristaux liquides de Jean Painlevé

Les Cristaux liquides (dont le titre complet est en fait Transition de phase dans les cristaux liquides) est un film abstrait français réalisé par Jean Painlevé en 1978.



Très académique et rigoureux, comme à l'accoutumé avec Jean Painlevé, Transition de phase dans les cristaux liquides s'ouvre sur plusieurs slides, expliquant la façon dont certains liquides, observés à travers un microscope polarisant, peuvent cristalliser en une multitude de structures de formes et de couleurs différentes en fonction des conditions physiques appliquées (température, pression).

S'en suivent des images d'une infinie beauté, avec des textures complexes et bariolées évoluant rapidement. La croissance cristalline vue ainsi à une échelle microscopique est un un véritable feux-d'artifice peint aux couleurs de l'arc-en-ciel. Jean Painlevé trouve la quintessence de la beauté dans l'imagerie scientifique, préfigurant ainsi les futurs efforts de Godfrey Reggio sur Naqoyqatsi. On retrouve d'ailleurs l'absence totale de commentaires qui caractérise par la suite la Trilogie des Qatsi.

Ces images sont en fait là pour illustrer la musique de François de Roubaix, connu pour son amour des sonorités nouvelles (c'était un fervent défenseur du synthétiseur). Savante et étrange, le score s'accorde à la perfection avec l'évolution complexe de ces cristaux liquides, évolution chaotiques et pourtant régie par de savantes équations.

Techniquement, le film est toujours d'actualité. De plus, l'utilisation de cristaux liquides s'est même généralisée depuis 1978 avec leur emploi systématique dans des millions d'écrans.

Si vous aimez les kaléidoscopes et la microscopie optique, vous adorerez Les Cristaux liquides. Sinon, du long de ses 7 minutes, ce court-métrage vous permettra de découvrir le talent de François de Roubaix.

jeudi 9 février 2012

La quatrième dimension de Jean Painlevé

Jean Painlevé n'a pas fait que dans le documentaire animalier. En collaboration avec André Sainte-Laguë, un des premiers noms de la théorie des graphes et l'animateur de la section mathématiques du Palais de la découverte, il tourne un court-métrage intitulé La quatrième dimension. Créé en 1937, ce film est justement destiné à être projeté au palais de la découverte... Son générique est donc émaillé de grands noms (notamment Émile Borel et Paul Montel).



D'un point de vue mathématique, La quatrième dimension est brillant. Reprenant quelques analogies de Flatland (écrit en 1884 par Edwin Abbott Abbott), il est très pédagogique dans ses exemples, même s'il perd un temps précieux à expliquer ce que sont des espaces à une, deux et trois dimensions. Dès qu'il s'attaque à la quatrième dimension, il devient remarquable. Oubliez les explications pompeuses et mal maitrisées des émissions TV de vulgarisation où on vous parlera de "dimensions parallèles" (ce qui ne veut rien dire). Ici on va faire dans le mathématique : c'est rigoureux, clair et surtout indéniablement vrai.

Ne vous attendez cependant pas à avoir la classifications des 4-polytopes réguliers convexes ou à vous régaler de la construction de l'icositétrachore. Ce film fait plutôt la synthèse rapide d'une multitude de petits résultats rigolos et faciles à concevoir ou à prouver. Et dans ce domaine, il est d'une pédagogie parfaite. Le tout ne dure d'ailleurs que 10 minutes...

Par exemple, Jean Painlevé veut illustrer la façon dont le temps pourrait-être perçu comme une simple dimension spatiale supplémentaire. Pour cela il transpose un objet 3D dans un espace 2D+T (donc également tridimensionnel). Cela donne donc une animation où l'on voit une orange dont l'axe z est parcouru au cours du temps. Dans la pratique, cela revient à faire défiler les coupes d'une tomographie à une vitesse constante. C'est très beau et techniquement très bien réalisé (il a dû s'amuser avec des lames de rasoir, la microtomographie aux rayons X n'existant pas en 1937).

Cette impression de mouvement donné par un objet statique, car on voit bien un disque qui croît puis qui décroit ainsi que des cloisons internes qui se déplacent, explique mieux que mille mots la façon dont un objet dynamique en 3D n'est qu'un stupide objet immobile dans un espace 4D (si les quatre dimensions de l'espaces considérés correspondent à 3D+T).

De même, vous apprendrez qu'une simple rotation en 4D permet de transformer un objet 3D en son symétrique (bonjour le situs inversus), ou encore, que le concept de boîte fermée dépend de la dimension considérée.

Les effets spéciaux, conçus par Pierre Achille Dufour, sont géniaux et valent à eux seuls le détour. Le seul défaut, c'est qu'un mathématicien trouvera ça un peu trivial et regrettera que ça s'arrête à la dimension 4 (les dimensions finies, ou même infinies dénombrables, c'est pour les bébé).

mardi 7 février 2012

Le Vampire de Jean Painlevé

Le Vampire est un documentaire français réalisé en 1945 par Jean Painlevé. Tourné en noir et blanc, il dure huit minutes et cinquante secondes.



Jean Painlevé est un des plus grands noms du documentaire scientifique. Dès les années 20, il comprends les formidables possibilités du cinéma, non seulement en tant qu'outil pédagogique, mais aussi en tant qu'outil d'observation scientifique. Dès lors, il ne cesse de tourner, enchainant près de trente documentaires en autant d'années.

Le Vampire est un film très expérimental même s'il s'agit officiellement d'un documentaire animalier consacré à une chauve-souris d'Amérique du Sud. Il a quelque-chose de vraiment fascinant, à la fois dans sa rigueur académique et sa poésie. Les commentaires sont à la fois précis et chatoyants, avec un vocabulaire riche et imagé qui a complètement disparu de nos jour du documentaire animalier.

A l'image de ces impressionnantes vues au microscope de trypanosome, le parasite transmis par cette fameuse chauve-souris, Le Vampire plonge au fond d'un sujet scientifique pour au final explorer l'origine d'un mythe. Cela justifie la présence de plusieurs séquences du Nosferatu de Friedrich Murnau, séquences plus tard reproduites par une véritable bête qui se délectera du sang d'une innocente victime (ici un cochon d'Inde).

Cinéaste de génie, source d'inspiration importante pour les surréalistes, Jean Painlevé est aussi est un des fondateurs de l'institut de cinématographie scientifique. Son Vampire représente bien son style et permettra aux cinéphiles intéressés par l'histoire du cinéma de se faire rapidement une idée de son talent. Les autres apprécieront un court métrage qui, par son ambiance et son sujet, tient finalement du film d'horreur.

dimanche 5 février 2012

Paranormal Entity 3 de Jude Gerard Prest

Paranormal Entity 3 est un film d'horreur américain réalisé par Jude Gerard Prest et sorti directement en vidéo en 2011. Il est interprété par Gerold Wunstel, Kai Cofer, Christopher Karl Johnson, Nikki Muller, Yaz Canli, Robert Shampain et Korey Simeone.



Cette fois, fini les caméscopes numériques et les confortables maisons américaines hantées par une entité maléfique qui ressemble à un fantôme et qui aime claquer les portes. Nous avons une histoire de possession démoniaque à l'ancienne, avec crucifix, mortifications et prières. Une bande de médecins et d'étudiants en psychologie se rendent chez Anneliese Michel, une jeune fille possédée, pour documenter et critiquer son exorcisme.

Ça se passe en 1976 mais rien ne change au niveau du style. Nous avons un film tourné par un cinéaste amateur, avec un appareil 16mm instable dont l'image est volontairement dégradée et décolorée. Comble du raffinement, nous avons même le droit à des caméras vidéo de surveillance, avec leur panoplie de bruit, de balayage mal synchronisé, de flou et de saturation qui font toute la saveur des found footages.

Nous retrouvons même la caméra-confessionnal de Paranormal Entity 2 où, à travers de petits interviews, les protagonistes du film commentent mollement leurs propres réactions ainsi que leur état d'esprit. C'est aussi l'occasion de caser des flashbacks à la Dragon Ball, c'est-à-dire des flashbacks d'événements montrés au spectateur dans les minutes qui précédent. Ceci n'est pas une exagération, par exemple, à la neuvième minute du film, nous avons un flashback de la quatrième minute. C'est toujours quelques plans de gagnés.

Des trois films, Paranormal Entity 3 est le plus raté et le plus décousu. Il est tellement plein de remplissage qu'il n'y a plus de place pour le contenu. Alors que le genre pseudo-documentaire peut faire de bons films d'exorcisme (Le Dernier exorcisme de Daniel Stamm est un bon exemple), on s'ennuie royalement. Si vous voulez absolument voire une jeune fille crier des insanités en se tordant et en se débattant, regardez plutôt L'exorcisme d'Emily Rose ou Exorcismus.

vendredi 3 février 2012

Paranormal Entity 2 de Anthony Fankhauser

Paranormal Entity 2 est un film d'horreur américain réalisé par Anthony Fankhauser en 2010. Il est interprété par Jim Lewis, Matthew Temple, Michael Gaglio, Brett A. Newton, Diana Terranova, Sylvia Panacione et Rachel Riley.



Juste après son lamentable 2012: Supernova, produit par Asylum qui espérait ainsi jouer sur le sucés du film 2012 de Roland Emmerich, Anthony Fankhauser a tourné un film peu connu : 8213: Gacy House. Distribué un peu partout sous le nom Paranormal Entity 2, il n'est pas à proprement parler une suite de Paranormal Entity ou un remake de Paranormal Activity, même si les similitudes sont troublantes. Au passage, Paranormal Entity 3 n'a également aucune connexion avec les deux autres films de la saga.

John Wayne Gacy est très populaire chez les producteurs en manque d'idées et ne répugnant pas à exploiter la sordide réalité. Ayant assassiné et violé 33 adolescents, il est un des tueurs en série américains les plus connus, à la fois pour son score (27 cadavres sous sa maison, tout de même) et pour son activité de clown (il se déguisait pour amuser les enfants dans les hôpitaux). Ça de Stephen King doit beaucoup à Gacy, mais de nombreux scénaristes s'en sont également inspirés. Notons en particulier les films Gacy de Clive Saunders et Disparitions sanglantes d'Eric Till.

L'histoire se déroule dans une belle maison en bois construite sur l'emplacement de l'ancienne demeure de Gacy. Ça sera le seul décor. Dès le départ, un message nous avertit que 6 corps ont été découverts dedans, et que Paranormal Entity 2 est construit à partir des enregistrements vidéo retrouvés sur place. Voilà qui a le mérite d'inscrire clairement l'œuvre dans la tradition du found footage, et de nous raconter la fin par la même occasion.

Après une rapide présentation des personnages, une bande de scientifiques et d'enquêteurs spécialisés dans le paranormal, nous avons le droit à quelques phénomènes (une caméra qui se débranche, un bruit dans la cheminée, un souffle de vent). Cela déclenche systématiquement des réactions disproportionnées et engendre une bonne heure de disputes et de débats. Car Paranormal Entity 2 est une immense engueulade. Certains veulent partir, d'autres pensent qu'il faut rester et accumuler plus de preuves. Personne ne sait quoi faire et tout le monde crie sur tout le monde.

Chaque plan est étiré à l'infini. Chaque scène est interminable. Il y a ainsi des petits interviews, face à une sorte de caméra-confessionnal, qui s'intercalent dans tout le métrage. Mais aussi des images inutiles tirées de caméras de surveillances mal réglées et mal cadrées.

Au final, nous avons une suite plus ennuyeuse encore que Paranormal Entity, même si les cadavres se comptent à la pelle. Le métrage semble durer plusieurs heures et tient de l'amateurisme complet (cf cette scène de sexe, d'une infinie gratuité, casée pour meubler 20 secondes). En comparaison, Épisode 50, qui explorait un sujet similaire, tient du chef-d'œuvre.

mercredi 1 février 2012

Paranormal Entity de Shane Van Dyke

Paranormal Entity est un film d'horreur américain réalisé par Shane Van Dyke en 2009. Il est interprété par Erin Marie Hogan, Fia Perera, Norman Saleet et Shane Van Dyke lui-même.



Tourné en deux jours par un Shane Van Dyke principalement connu pour son Titanic 2 (oui, ce film existe), Paranormal Entity est un film extraordinairement minimaliste. Pour preuve : Shane Van Dyke est à la fois réalisateur, scénariste et acteur principal. Il partage l'affiche avec 3 autres acteurs dans un décors unique (une maison) et tout est filmé avec des caméscopes bas de gamme, dont l'image est volontairement dégradée pour faire plus amateur encore.

Les Finleys, une famille américaine typique, sont en deuil. Le pater familias s'est éteint depuis un an et sa femme supporte mal son absence. Du coup elle cherche un moyen de le contacter dans l'au-delà, ce qui attire l'attention d'un esprit maléfique. Ce dernier, obsédé par sa fille Samantha, vas dès lors harceler nos héros. Nous suivons l'intrigue à travers les diverses caméras de surveillance installées par le fils ainé, mais aussi via son caméscope qu'il transporte partout.

Vous l'aurez compris, ce énième found footage est un clone bas de gamme de Paranormal Activity. Il est d'ailleurs produit et distribué par Asylum, une société spécialisé dans la copie carbone et low-budget des hits hollywoodiens. Sortant toutes ses productions directement sur le marché vidéo, Asylum survit en jouant sur la confusion. Leur idée est que, sur un malentendu, on peut se retrouver à acheter un DVD de Transmorphers en croyant acquérir Transformers (la dyslexie peut ainsi vous faire perdre 10 euros).

Le budget semble microscopique. En fait il est sans doute inférieur au quinze mille dollars de Paranormal Activity, mais ce n'est pas vraiment un problème. Le problème c'est que Paranormal Entity est une copie tellement conforme de Paranormal Activity qu'il en a tous les défauts. C'est mou, mal filmé, lent, intéressant et convenu.

Télévision qui s’allume, verre qui se brise, crucifix qui tombe du mur, téléphone qui sonne, porte qui claque. L'entité paranormale de ce film ne fait pas dans l'extravagance. La seule scène qui sorte de l'ordinaire, ce sont ces mystérieuses traces de pas sur le plafond (comme spidercochon).

Les images sont hideuses, la bande son est intolérable, les acteurs sont pitoyables et le suspens est systématiquement désactivé. D'un certain point de vue, Paranormal Entity est un bel hommage au néant de Paranormal Activity, l'originalité en moins (oui, transposer Le Projet Blair Witch dans une maison, c'était quand même une idée novatrice). Le problème, c'est que même s'il y a deux suites à Paranormal Entity, l'histoire ne se développe pas. Alors, qu'au final, avec ses 4 opus (bientôt 5), la saga Paranormal Activity a un scénario total tout à fait tolérable.