jeudi 14 février 2008

Dark Tales of Japan

Dark Tales of Japan (dont le titre japonais exact est Suiyô puremia: sekai saikyô J horâ SP Nihon no kowai yoru) est une compilation de cinq court métrages horrifiques, sortie en 2004. La réalisation est assurée par Yoshihiro Nakamura, Norio Tsuruta, Kôji Shiraishi, Takashi Shimizu et Masayuki Ochiai.



Le film de fantôme japonais (ou yurei eiga) est un genre qui se prête très bien au court métrage. Après tout, des oeuvres comme The Grudge ou Ju-rei sont avant tout des successions de petites scènes effrayantes reliées par un scénario très simple : la propagation virale d'un maléfice. Le concept de Dark Tales of Japan est donc alléchant pour les amateurs du genre.

Les cinq segments sont confiés à cinq réalisateurs différents, mais ce ne sont pas des inconnus et, si vous aimez le genre, vous aurez certainement vu un ou deux films de chacun d'entre eux.

Kôji Shiraishi, plus tard responsable de l'excellent Noroi et du moyen Ju-rei, nous offre un segment intitulé The Sacrifice (Ônamakubi). Une jeune femme retourne dans son foyer natal pour s'occuper de sa mère malade. Rapidement de vieux souvenirs liés à l'autel de la maison vont s'éveiller. Réellement intéressant d'un point de vue scénaristique et théologique, ce petit film est le seul de l'anthologie à émouvoir. Bien que n'étant pas une histoire de fantôme il se rattache au genre par sa réalisation, son montage et son ambiance.

Blonde Kwaidan (Kinpatsu Kaidan) est réalisé par Takashi Shimizu qui n'est plus à présenter (l'interminable saga des Ju-on et son adaptation américaine, The Grudge, un bon film sur Tomie, l'inclassable Marebito et quelques autres perles). Malheureusement ce segment est le plus faible de l'ensemble. Un cinéaste japonais venu aux États-Unis découvre sous son lit le spectre d'une blonde. C'est tout, mais les cheveux blonds restent origineaux pour un fantôme...

The Presentiment (Yokan) est réalisé par Masayuki Ochiai qui travaille actuellement sur le remake américain de Shutter. C'est l'histoire d'un homme qui vient de commettre un vol dans sa propre entreprise et se retrouve bloqué dans l'ascenseur pendant sa fuite. Le problème et qu'il n'est pas seul : un bande de spectres sont présents, apparemment pour assister à son décès. Avec un petit twist final et une conclusion introduisant le formidable et révulsant Kansen (un autre film du même réalisateur), Yokan devrait plaire à tous.

Norio Tsuruta, géniteur du film de fantôme le plus mélodramatique de tout les temps (Ringu 0: Bâsudei) et de Kakashi, un monument d'originalité adapté d'un manga de Junji Ito, réalise le meilleur segment de l'ensemble : Crevices (Sukima). Un homme, dans un appartement hanté, se défend d'une chose indicible à l'aide d'un rouleau de ruban adhésif. Vite, il faut boucher tout les interstices. Les interstices, les interstices ! Tellement simple et radical que ça en devient indispensable.

Reste le segment de Yoshihiro Nakamura, The Spiderwoman (Kumo-onna), tout simplement raté. Il faut dire que je ne suis pas arachnophobe. Et ce n'est pas ajouter des réacteurs à la bête qui va changer les choses.

Dans l'ensemble Dark Tales of Japan est un film de très bonne qualité. Tout les segments ne sont pas égaux mais leur variété est rafraîchissante.

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