N'importe qui ou n'importe quoi, bien introduit, peut devenir un objet de trauma. Beaucoup de gamins ont une phobie des clown induite par la vision de Ça. Des centaines de cinéphiles déviants frissonnent dès qu'ils aperçoivent une spirale (le syndrome Uzumaki) ou associent automatiquement toute jeune fille discrète et séduisante à l'image d'une scie chaînette (c'est la symptomatique Audition, Takashi Miike a sans doute suscité beaucoup de vocations de célibataires avec ce film). Mais jusqu'à maintenant je n'avais jamais entendu parler de film faisant peur avec la petite souris, qui, chez les anglo-saxons s'appelle la fée des dents. Darkness Falls tente de corriger ce manque en créant la première fée des dents psychopathe tueuse de gamins.
Dans un petit village, une vieille grand mère défigurée par un incendie est brûlée vive par les contribuables en colère qui l'accusent d'avoir tué deux gamins. Évidemment, le lendemain, les deux enfants sont retrouvés indemnes : c'était une fugue sans gravité. Du coup la mémé lance une malédiction sur les citoyens adeptes de lynchage : à chaque fois qu'un mioche perdra sa dernière dent de lait elle viendra dans sa chambre le tuer. Comme elle est un peu autruche sur les bords ça ne marche que si le gamin la regarde, du coup il n'y a que très peu de victime et l'anecdote devient une légende bonne pour terroriser les sixième. Mais un beau jour un gamin particulièrement curieux ouvre les yeux au mauvais moment, bien que tout ses petit camarades l'aient mis en garde contre la fée des dents...
Le gamin en question survit à l'attaque de la petite souris vengeresse mais reste traumatisé par l'expérience. Plus tard il est un vrai paranoïaque adepte des lampes de poches, des lanternes, des bougies, des briquets et des cyalumes. Car la créature craint la lumière et ne peut progresser que dans le noir. Et c'est là que le film pèche !
La peur du noir est surexploitée au cinéma et cette nouvelle variation sur un thème déjà vu et revu n'apporte rien de neuf. Alors il y a quelques moments d'adresse avec des hors champs subtils et une bonne utilisation des éclairages (encore heureux, puisque c'est le centre du film), mais a part ça c'est plat. Avec son affrontement convenu, son final, très inspiré par le Fog de John Carpenter, ses acteurs peu convaincus et sa photographie moyenne, Darkness Falls est une production banale. Pas un échec, puisque les amateurs de thriller horrifiques y trouveront quelques scènes réussies, mais pas un succès.
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