lundi 22 juin 2009

The Cell 2 de Tim Iacofano

The Cell 2 est un film américain réalisé par Tim Iacofano en 2009. Il est interprété par Tessie Santiago, Chris Bruno, Frank Whaley, Bart Johnson et Larry Filion.



Je suis un grand fan de The Cell. Certes le scénario de Mark Protosevich n'est qu'un prétexte pour aligner des scènes oniriques surréalistes, mais cela reste une oeuvre d'une beauté et d'une originalité exceptionnelle. Chaque décor est majestueux et sublime, chaque costume est alambiqué et royal. Même si l'ensemble ressemble plus à une clip somptueux de 107 minutes qu'à un film il faut reconnaitre que le travail de réalisation de Tarsem Singh est époustouflant avec des références à Francis Bacon et Salvador Dali...

Voilà qu'en cette belle année 2009 sort une suite en direct to vidéo à notre chef-d'oeuvre sous estimé. Tarsem Singh cède sa place à Tim Iacofano, inconnu complet s'étant seulement illustré en mettant en boîte quelques épisodes de 24 heures chrono et des Experts : Manhattan.

Tessie Santiago prends la place de Jennifer Lopez dans le rôle de l'héroïne. Sauf qu'elle n'est pas une psy explorant l'esprit d'un tueur dans le coma à l'aide d'un appareil compliqué mais une sorte de voyante extralucide qui nous fait son trip à la Dead Zone en tripotant des objets des victimes et en ressentant des flashs flous ou surexposés. Elle enquête sur The Cusp, un tueur en série qui exécute puis ramène à la vie ses victimes pour pouvoir recommencer (comme quoi, les pratiques écologiques de recyclage touchent même les prédateurs). Elle en d'ailleurs été elle même victime, d'où la présence de ses dons.

Exit les décors grandioses, la photographie léchée et les couleurs chatoyantes. Nous avons un machin sans saveur ni esthétique qui ressemble plus à un mauvais téléfilm allemand qu'à une œuvre d'art plastique. Les CGI sont pitoyables et rappellent les balbutiements des images de synthèses, la bonne volonté en moins. Parfois, l'espace d'un plan, on sent l'influence de The Cell puis tout s'estompe et il ne reste dans la pupille que le goût amère de la déception.

On pourrait disserter des heures en comparant les deux films tant tout les sépare : là où Tarsem Singh privilégiait les plans larges, les cadrages symétriques et propres et les travelling fluides, Tim Iacofano nous offre un montage haché, avec une caméra qui tremble et un angle de vue étriqué qui fait penser à Wolfenstein 3D (vous savez, le jeux vidéo sorti en 1992). Ses décors sont exigus et ses couleurs sont crades, baveuses et rouillés. Enfin, réfléchisses un peu : The Cell c'est pas Saw (surtout que Saw, sans le gore, n'est plus qu'un machin vide).

Les scènes oniriques sont rares (voir absentes, puisqu'il s'agit, la plus part du temps, de souvenirs), l'essentiel du film se résumant à une enfilade de clichés : le FBI qui s'engueule avec les flics bouseux, l'héroïne qui veut plus rempiler mais qu'on convainc en lui fourrant sous le nez une photo d'un innocente victime, une poursuite en bagnole, bref, ce genre de choses.

Pour conclure, The Cell 2 décevra les fans du premier, les amateurs de cinéma et les spectateurs doté d'une paire d'yeux. Les aveugles y trouveront peut-être leur compte s'ils ont la force de se boucher les oreilles pendant les 94 minutes que ça dure.

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