mercredi 2 novembre 2011

Scream de Wes Craven

Scream est un film américain d'horreur réalisé par Wes Craven. Sorti en 1996, il est interprété par Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Matthew Lillard, Rose McGowan, Skeet Ulrich et Jamie Kennedy.



Scream fut une petite révolution dans les années 90, alors que paradoxalement il s'agit d'un film faisant des efforts désespéré pour s'inscrire dans un canevas terriblement restrictif. En effet, Scream est un slasher, un genre rigoureusement codifié au quel appartiennent Black Christmas, Halloween, Vendredi 13, Massacre au camp d'été, My Bloody Valentine et Week-end de terreur (cette liste n'est pas exhaustive, il existe plus d'une centaine de slashers).

Scream s'ouvre sur une séquence relativement classique. Seule dans une immense maison dotée d'une somptueuse baie vitrée, une jeune fille attend son copain en préparant du pop-corn. Le téléphone sonne, elle décroche et la voilà en ligne avec un inconnu, visiblement un faux numéro, qui engage la conversation et se retrouve rapidement à lui parler de cinéma d'horreur. Après un petit quizz improvisé, elle découvre que son interlocuteur est un psychopathe qui l'observe à travers sa baie vitrée. Ce dernier lui propose d'épargner son petit ami si elle répond à d'autres questions. Elle échoue, ce qui lui vaut d'assister à l'exécution de Steve avant d'être elle-même poignardée à la poitrine.

A part les dialogues faisant l'éloge de Freddy Krueger, cette scène pourrait être dans n'importe quel slasher. C'est dans son développement que Scream brille. Car la suite de l'histoire va être de plus en plus auto-référentielle. Scream joue avec les règles et s'amuse à les détailler pour mieux les détourner. Cette dimension du film est particulièrement bien résumée à travers le personnage de Randy Meeks, un cinéphile connaissant ses classiques sur le bout des doigts. C'est lui qui explicite les conventions du slasher à travers trois règles de survie vérifiées des centaines de fois dans une multitude de films.

Règle n°1 : Pas de sexe, la survivante est toujours la jeune fille chaste.

Règle n°2 : Pas d'alcool, ni de drogue.

Règle n°3 : Il ne faut jamais dire : "Je reviens tout de suite". C'est la dernière réplique d'un trop grand nombre de victimes.


Après une période de gloire dans les années 80, le slasher est moribond en 1997, quand Scream débarque sur nos écrans. Très parodique, mais suffisamment sérieux et violent pour faire illusion, il s'adresse ouvertement à un public amateur de cinéma d'horreur, ce qui ne l'empêche pas de cartonner et de lancer une vague de clones et de parodies (parodier une parodie, c'est stupide, mais les studios ne réfléchissent pas si loin). Pour les amateurs, Scream est un jeu compliqué, un écheveau d'auto-références et de détournement de clichés. Pour le reste du public, c'est un film d'horreur qui désactive assez sa violence avec son humour pour pouvoir être regardé par tous (le public ne veut pas vraiment avoir peur, il veut juste être un peu secoué pour se croire courageux).

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