lundi 8 août 2011

Into the Wild de Sean Penn

Into the Wild est un film américain réalisé par Sean Penn en 2007. Il s'agit d'une adaptation du roman biographique Voyage au bout de la solitude, écrit par Jon Krakauer en 1996. Il est interprété par Emile Hirsch, Marcia Gay Harden, William Hurt, Jena Malone et Catherine Keener.



L'histoire est celle de Christopher McCandless, un étudiant américain incapable de supporter la société. Par rejet, il brule ses papiers et se débarrasse de tout ses économies. D'abord vagabond vivant de petits boulots, il fuit de plus en plus tout contact avec ses semblables pour finalement partir comme un ermite en Alaska.

Into the Wild brille par sa simplicité et son absence totale de jugement. Loin de vouloir instrumentaliser l'histoire de Christopher McCandless pour soutenir un thèse quelconque, il est ouvert à toute interprétation. C'est pour cela qu'il plaira autant au bobo qu'au chasseur, et autant à l'existentialiste qu'à l'alter-mondialiste anti-capitaliste.

Les écologistes idéalisant la nature y verront une plaidoirie pour un retour au sources et un rejet de la modernité. Les existentialistes y liront une preuve de la liberté suprême humaine : après tout, le héros parvient à rejeter son conditionnement social, éducatif et surtout à fuir systématiquement l'affection qui lui est offerte toute au long du film. Les cyniques (ou réalistes, question de point de vue) retiendront la pathétique fin de Christopher, et sa totale incapacité à s'adapter à une vie sauvage qu'il idéalise mais dont il ne sait rien.

Splendide et reposant sur des effets simples de mise en scène, le film de Sean Penn évoque le cinéma de Clint Eastwood et les westerns contemplatifs classiques d'Hollywood. C'est beau, tragique et majestueux. La nature semble démesurée, vivante et pourtant désespérément vide. L'aspect contemplatif du film fait écho au caractère laconique de son héros.

Par sa thématique et son dénouement, Into the Wild rappelle aussi furieusement Grizzly Man de Werner Herzog. Un autre chef-d'oeuvre dont il faudra que je vous parle.

3 commentaires:

Julie a dit…

Très bel article, l'essentiel est dit, le tout d'une manière condensée. Moi je n'aurais pas pu faire tenir une critique de ce film sur si peu de lignes, mais ça aurait certainement plus porté sur la philosophie du personnage plutôt que sur l'aspect général du film.

Merci !

Le cinéphile déviant a dit…

Bonjour,

En effet, il y a 100 fois plus à dire sur ce film. Sur la philosophie du personnage, sur l'interprétation d'Emile Hirsch, sur la narration... Je me suis limité à l'essentiel, parce-que je me connais, si je commence à détailler trop, ce blog se résumera rapidement à une critique de 20 pages postée tous les 6 mois. Or mon but premier n'est pas vraiment d'analyser mais d'encourager les lecteurs à découvrir les films dont je parle...

Et merci de lire mon blog.

Julie, encore. a dit…

Je comprends le fait que tu ne puisses pas trop t'étaler au sujet des films que tu commentes, ce n'est pas le but de ce blog et ce n'était pas du tout un reproche de ma part ! Seulement quand ça touche à Into the wild, j'aimerais en savoir plus sur l'avis de ceux qui l'ont vu, pour comparer les points de vue, tout ça.

Du coup, si par le plus grand hasard, un jour tu as le temps + l'envie de m'en dire plus, ça me ferait très plaisir !